Aujourd’hui, vendredi 4 décembre, a lieu le Black Friday en France, alors qu’il a été fixé au 27 novembre dans tous les autres pays. À l’initiative du ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance, ce report est placé sous deux auspices qui concernent en réalité toute l’Europe : l’allègement des confinements et la volonté de lutter contre les livraisons à domicile par les plateformes numériques.

  • Des confinements moins restrictifs. Dans de nombreux États européens, le pic de la deuxième vague de Covid-19 est considéré comme passé et les confinements nationaux commencent à s’alléger cette semaine, avec cependant plus de prudence qu’en mai. En France, les commerces ont rouvert samedi et il est possible de se déplacer jusqu’à 20 km autour de chez soi. Le Royaume-Uni lève également son confinement le 2 décembre et la Catalogne a rouvert en partie ses bars et restaurants.
  • Concertation ne vaut pas uniformité. Si les dirigeants des États membres se rencontrent désormais chaque semaine pour discuter de l’évolution de la situation sanitaire et des mesures prises, ces dernières ne sont pas homogènes. L’Allemagne a prolongé ses mesures restrictives jusqu’au 20 décembre.
  • La cacophonie du ski. Comme les mesures sont prises au niveau national, les citoyens européens frontaliers sont tentés de choisir, quand ils le peuvent, les États où les mesures sont les plus souples. La gestion des stations de ski en est le symbole : les Français des Pyrénées pourraient aller en Espagne à Noël alors que les stations françaises seront fermées jusqu’en janvier ; les Italiens en Autriche et non dans les Alpes italiennes. L’Allemagne et l’Italie se sont associées dans la volonté d’interdire tous les séjours au ski jusqu’au 10 janvier, mais l’Autriche s’y refuse pour l’instant.
  • La réouverture des commerces, c’est aussi un pied de nez aux plateformes. Alors que les commerces jugés non essentiels ont signifié leur mécontentement face à leur fermeture pendant le second confinement, Amazon pouvant librement vendre les mêmes produits, les travailleurs de ces plateformes sont les premiers à pâtir de ce système aux frontières du salariat. La qualification juridique des travailleurs des plateformes numériques a ravivé les débats relatifs aux périmètres du salariat partout où cette forme de mise au travail s’est développée. Le Grand Continent suit particulièrement ces évolutions : ici l’actualité en Italie, en Uruguay, au Canada, au Brésil, en France.