Moscou. Sur les 10 dernières années, les forces de l’ordre russes ont reçu de la part de la justice presque deux millions d’autorisations pour mener des perquisitions dans des foyers, donnant le feu vert à 96,32 % des demandes.
Ces chiffres, publiés par le journal “Vedomosti” sur la base d’un rapport de l’ONG Agora, ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. En effet, les auteurs du rapport précisent que les recherchent policières dans des lieux non dédiés à l’habitat ne nécessitent pas d’autorisation, et que les données sur ce genre de perquisition ne sont pas publiques.
Une exception à cette dernière règle existe tout de même depuis avril 2017 pour les cabinets d’avocats, dont les intrusions requièrent un mandat. Une mesure qui aurait fait baisser leur nombre, selon le vice-président de la Chambre fédérale des avocats, Andrei Suchkov. Au début des années 1990, écrit le journal, l’instrumentalisation des perquisitions se faisait dans le monde des affaires, pour faire pression sur des partenaires ou des rivaux. Mais plus récemment, en menant de telles opérations dans les bureaux de l’opposant Alexeï Navalny, mais aussi dans ceux de l’organisation Open Russia comme dans d’autres structures, les perquisitions sont devenues un outil d’intimidation politique.
Perspectives :
- La Coupe du monde de football 2018, qui aura lieu cet été en Russie, est un défi pour les forces de l’ordre qui devront gérer les éventuels incidents liés au fanatisme sportif et les éventuelles revendications politiques qui pourraient surgir pendant la compétition.
Sources :
- KORNYA Anastasia, Как обыск превратился в орудие политического устрашения, Vedomosti, 2018.