Bruxelles. Le Green Deal part du constat déjà bien établi que la coopération internationale est indispensable pour faire face à ces enjeux de manière efficace. Selon le BP Statistical Review of World Energy 2019, l’Union européenne représentait en 2018 10,3 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), loin derrière la Chine (28 %) et les Etats-Unis (15 %). Il apparaît donc critique pour l’Union de mobiliser ses partenaires extra-européens dans cette transition pour atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5°, conformément aux préconisations du GIEC et à l’Accord de Paris. La Chine, l’Afrique ou encore l’Amérique latine sont ainsi concernées. Un accent particulier est néanmoins mis sur le voisinage de l’Union, au Sud (avec l’Union pour la Méditerranée) comme à l’Est (avec le Partenariat oriental). Pour ce faire, l’Union compte mobiliser l’ensemble de ses instruments de politique extérieure, telle que la politique commerciale, l’aide au développement et l’investissement public ou bien l’instrument de politique de voisinage : selon le Green Deal, ce dernier allouera 25 % de son budget à l’atteinte d’objectifs climatiques.
Ces aspirations ne sont pas nouvelles, les concepts de « diplomatie climatique et énergétique » ayant été définis dès les années 1990 et 2000. Par exemple, les crises du gaz russe entre 2005 et 2013 ont poussé l’Union à définir une stratégie diplomatique autonome pour garantir sa sécurité d’approvisionnement, en diversifiant ses sources et ses routes d’acheminement en énergie, notamment fossile. Néanmoins, les dispositions du Green Deal en la matière restent très déclaratives et devraient être plus opérationnelles en menant des politiques extérieures volontaristes. Or, cela suppose de renforcer la convergence des intérêts des États membres dans les domaines énergétiques et climatiques. Si la reconnaissance du péril climatique est aujourd’hui largement partagée en Europe, l’Union semble acquérir encore lentement le consensus sur les moyens d’agir. Or, en l’absence d’une voix claire et unique au niveau international, l’Union aura bien du mal à proposer des actions bien plus ambitieuses que ce qu’elle a proposé dans la communication du Green Deal. A titre d’exemple, la construction et l’extension de plusieurs centrales à charbon dans les Balkans, comme en Serbie et en Bosnie-Herzégovine, ne sont plus éligibles à des financements de la Banque européenne d’investissement, mais suscitent néanmoins l’intérêt d’investisseurs chinois, aux conditions de financement plus souples. Depuis l’annonce de la stratégie 16+1 en 2012, qui vise à renforcer les relations entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale, l’annonce des nouvelles routes de la soie a rappelé l’importance de la région dans la stratégie commerciale extérieure chinoise. Dans les relations entre l’Union et la Chine, la question des infrastructures, notamment énergétiques, interagit plus que jamais avec la diplomatie climatique européenne.
Perspectives :
- À confirmer : Sommet UE-Union Africaine
- Septembre 2020 : Sommet UE-Chine, à Pékin
- Novembre 2020 : COP15 sur la Biodiversité, à Kunming
- Décembre 2020 : COP26, à Glasgow