Le taux d’obésité est en diminution aux États-Unis depuis trois ans. L’Institut Gallup estime que 37 % des adultes américains ont un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 30, soit un chiffre en baisse de près de 3 points par rapport à 2022, lorsqu’il avait atteint son niveau le plus élevé à 39,9 %.
Chez les animaux domestiques, on observe toutefois un niveau d’obésité considérablement plus élevé.
- En 2022, une étude de l’Association for Pet Obesity (APOP) révélait que 59 % des chiens et 61 % des chats aux États-Unis étaient classés comme étant « en surpoids » ou « obèses » 1.
- Ce chiffre est en hausse de trois points de pourcentage pour les chiens par rapport à 2018, et de un point pour les chats.
Seulement un tiers des propriétaires (33 % pour les chats et 35 % pour les chiens) classent leur animal de compagnie comme étant obèse ou en surpoids, un chiffre un hausse depuis 2023 mais qui demeure très éloigné des taux réels 2. Cet écart peut en partie s’expliquer par la réticence d’un nombre significatif de vétérinaires (38 %) à confronter les propriétaires quant au surpoids de leur chien ou de leur chat, mais également par l’utilisation de termes non-médicaux, utilisés afin d’éviter de heurter la sensibilité des maîtres, pour décrire la condition physique de leurs animaux.
- Un chien ou un chat n’est pas « obèse » ou « en surpoids », mais plutôt « corpulent » (« chunky »), « potelé » (« chubby ») ou bien « gras » (« fat »).
- Si un certain nombre refuse de l’entendre — ou bien si certains vétérinaires éprouvent des difficultés à aborder le sujet —, les propriétaires américains sont pourtant conscients de l’état de santé de leurs animaux.
- Ainsi, 62 % des propriétaires de chiens et 53 % des propriétaires de chats déclarent avoir essayé d’aider leur animal à perdre du poids, et un propriétaire sur cinq a essayé un régime amaigrissant thérapeutique sur ordonnance.
Les causes de l’obésité aux États-Unis sont bien connues : consommation élevée d’aliments ultra transformés et de boissons sucrées depuis les années 1970, niveau de vie confortable, exercice physique insuffisant, rôle joué par le marketing et la publicité, omniprésence de déserts alimentaires… Les coûts élevés associés à un régime alimentaire sain (nourriture diverse, fraîche et équilibrée) poussent quant à eux les personnes les plus vulnérables dans une situation d’insécurité alimentaire.
- On retrouve certaines de ces dynamiques chez la population animale : les chiens et chats domestiques sont, pour la plupart, trop nourris, et pratiquent trop peu d’activité physique.
- Les propriétaires d’animaux reconnaissent également, comme pour leurs propres régimes 3, un manque ou une perte de volonté lorsqu’on leur demande pourquoi ils ont interrompu un programme de perte de poids pour leur animal.
- Ainsi, près des deux-tiers (62 %) des propriétaires sondés par l’APOP sont d’accord avec cette affirmation, tandis que seulement 15 % sont en désaccord.
Aux mêmes maux que les humains, les mêmes remèdes sont étudiés. L’entreprise Okava Pharmaceutics, basée à San Francisco, a annoncé le 3 décembre avoir lancé un essai clinique (baptisé « MEOW-1 ») pour l’OKV-119, un implant qui libère un médicament GLP-1 pour contrôler le poids des chats 4.
- Similairement à l’Ozempic, désormais utilisé par un adulte sur huit aux États-Unis, l’OKV-119 imite l’hormone naturelle GLP-1, déclenche une sensation de satiété, ralentit la digestion et aide à réguler la glycémie.
- Si le PDG d’Okava, Michael Klotsman, reconnaît que « la restriction calorique, ou le jeûne, est l’une des interventions les plus efficaces pour prolonger la durée de vie et améliorer la santé métabolique des chats », c’est également « l’une des plus difficiles à maintenir ».
- Le contrôle du poids par la prise de médicaments GLP-1 place également les utilisateurs, qu’ils soient humains ou animaux, dans un rapport de dépendance susceptible d’entraîner à terme des effets indésirables ou des complications.
Sources
- State of U.S. Pet Obesity, Association for Pet Obesity Prevention, 2022.
- 2024 Pet Obesity and Nutrition Survey Highlights, Association for Pet Obesity Prevention, avril 2025.
- Jebb, Susan A. et Aveyard, Paul, « Willpower’is not enough : time for a new approach to public health policy to prevent obesity », BMC medicine, 2023, vol. 21, n°1, p. 89.
- OKAVA Announces First Cat Dosed in MEOW-1 Study of OKV-119, the World’s First GLP-1 Weight Loss Therapy for Pets, 3 décembre 2025.