Nvidia, dont la capitalisation boursière a dépassé les 5 000 milliards de dollars à la fin du mois d’octobre — devenant la première entreprise à passer cette barre symbolique —, représente environ 8 % du S&P500, l’indice regroupant les 500 plus grandes entreprises américaines côtés en bourse.

Celui-ci a perdu plus de 3 % au cours des trois dernières semaines, après avoir battu son record à 36 reprises cette année 1.

  • Bridgewater et Coatue Management, qui détiennent tous deux plusieurs millions d’actions de Nvidia, ont réduit leur exposition au cours du troisième trimestre.
  • Ils ont été suivis par l’investisseur japonais SoftBank, qui a liquidé près de 6 milliards de dollars d’actions, ainsi que par le fonds de Peter Thiel (Thiel Macro), qui a revendu l’intégralité de sa participation dans l’entreprise.
  • Nvidia n’est pas la seule entreprise concernée : d’importants fonds d’investissement ont vendu des millions d’actions Amazon, Alphabet ou Meta ces derniers mois, craignant une correction du marché.

La publication par Nvidia de ses résultats du troisième trimestre aujourd’hui, mercredi 19 novembre, constitue un moment critique pour les marchés boursiers — qui sont dominés par les géants technologiques, particulièrement aux États-Unis. L’entreprise de semi-conducteurs constitue le nœud central de la croissance du marché de l’IA, ses résultats financiers et son carnet de commandes reflétant l’état de santé général du secteur.

  • Avec plus de 500 milliards de dollars de commandes engagées jusqu’en 2026, selon le PDG de l’entreprise Jensen Huang, les perspectives de Nvidia sont très positives.
  • LSEG estime que celle-ci devrait annoncer une augmentation de 56 % de son chiffre d’affaires sur le trimestre, pour atteindre près de 55 milliards de dollars 2.

De nombreux investisseurs sont toutefois inquiets quant à la dette contractée par des entreprises proposant des services d’IA pour leurs achats de puces. D’autres facteurs comme l’instabilité de la relation sino-américaine et la difficulté de Nvidia à accéder au marché chinois, le contexte macroéconomique ou encore le risque de formation d’une économie circulaire alimentent également ces craintes.

  • Comme l’explique la présidente de Signal, Meredith Whittaker, dans nos pages : « C’est évident : il y a une bulle de l’IA. Les entreprises sont valorisées, mais ne font pas de bénéfices — elles ne parviennent même pas au seuil de rentabilité. Les dépenses d’investissement sont fantaisistes et les promesses de plus en plus difficiles à croire ».
  • Une fluctuation de l’action Nvidia supérieure à 300 milliards de dollars — dans une direction comme dans l’autre — pourrait avoir lieu suite à la publication des résultats de l’entreprise, soit environ 7 % de son cours 3.
Sources
  1. Jan-Patrick Barnert, Michael Msika et Rita Nazareth, « Latest Stock Pullback Shows How Stretched This Market Has Become », Bloomberg, 5 novembre 2025.
  2. Arsheeya Bajwa and Aditya Soni, « Bubble or breakout ? Nvidia earnings put AI boom under the microscope », Reuters, 18 novembre 2025.
  3. Laura Matthews et Saqib Iqbal Ahmed, « Nvidia set for $320 billion price swing after earnings, options indicate », Reuters, 18 novembre 2025.