Les mouvements sociaux de 2019-2020 au Chili avaient abouti au référendum de 2020 établissant une nouvelle assemblée constituante et à l’élection du président de gauche Gabriel Boric en 2021, à seulement 36 ans. Plusieurs mesures ont depuis été adoptées, comme la gratuité du système public de santé et la semaine de 40 heures, mais le renouveau a été partiel.
- La grande réforme fiscale n’a pas eu lieu et, surtout, le projet de nouvelle Constitution a été refusé par référendum en 2022.
- La gauche a alors perdu les législatives de 2023 au profit de la droite, tandis que Boric ne peut pas se présenter pour un second mandat.
Dans un pays où le vote est obligatoire, rendant les sondages incertains, c’est la candidate de gauche, Jeannette Jara, qui est en tête. Ministre chilienne du Travail et de la Protection sociale depuis 2022, elle souhaite rassembler les forces de toute la gauche.
- Son principal adversaire, José Antonio Kast (Parti républicain, extrême droite) était déjà adversaire de Boric en 2021.
- Kast, admirateur de Pinochet, est favorable à l’amnistie des militaires responsables de la dictature de Pinochet – dont son frère était ministre – et partisan du port d’armes.
- Il porte un discours virulent contre l’immigration, bien qu’il ait fait une campagne plus sociale, renonçant à quelques-unes de ses convictions néolibérales.
- De ce fait, à la droite de Kast s’est affirmé un candidat libertarien le plus proche de l’Argentin Milei, Johannes Kaiser, qui atteint jusqu’à 15 % dans certains sondages.
Dans ce contexte, la candidate de droite plus classique, Evelyn Matthei, le plus souvent classée troisième derrière Kast mais devant Kaiser, peine à s’affirmer. Le scénario le plus probable est un second tour Jara-Kast, que ce dernier devrait remporter.
- Le président américain ne s’est pas explicitement prononcé en faveur d’un candidat.
- Tout comme Trump, Kast veut agir vite s’il est élu pour fermer les frontières et expulser les migrants en invoquant des pouvoirs d’urgence.
- En août, il avait déclaré que le Congrès n’était pas « aussi pertinent que vous le pensez » 1, alimentant des inquiétudes quant à des prises de décision par décret — là encore, un écho direct à Donald Trump.
L’ingérence du président américain en Argentine laisse planer des doutes quant à une potentielle implication lors de futures élections en Amérique latine. Après le Chili, les électeurs du Honduras devraient se rendre aux urnes à la fin du mois. L’an prochain, ce sera au tour de la Colombie et du Brésil.
Sources
- Kast polemiza con el Congreso : « No es tan revelante », Teletrece, YouTube, 13 août 2025.