Impacté par les tarifs de Trump, le commerce mondial devrait considérablement ralentir en 2026

Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) publié hier, mardi 7 octobre, le volume du commerce mondial de marchandises a augmenté de 4,9 % en glissement annuel au premier semestre, soit un rythme plus rapide qu’anticipé. L’OMC estime toutefois que celui-ci devrait considérablement reculer l’an prochain, avec une croissance estimée à 0,5 % — contre 1,8 % dans ses dernières prévisions d’août ¹.

Le ralentissement du commerce mondial sera principalement dû aux tarifs douaniers imposés par l’administration Trump.

• L’anticipation d’une hausse des droits de douane américains avait conduit l’Organisation à tabler en avril sur une baisse du volume de marchandises de 0,2 % dès cette année.
• Dans son rapport, l’OMC note que l’anticipation des tarifs — couplée à des conditions macroéconomiques favorables (baisse de l’inflation, croissance dans les pays émergents…) — a conduit à une forte hausse des échanges.
• Les effets négatifs des tarifs désormais en vigueur conjugués à l’incertitude entourant la politique commerciale américaine devraient toutefois se faire sentir à partir de 2026.

Avec une baisse de ses exportations estimée à 1 % l’an prochain, l’Amérique du Nord figure parmi les régions les plus touchées par la politique tarifaire de l’administration Trump, aux côtés de l’Amérique du Sud (-1,9 %) et du Moyen-Orient (-0,9 %). Parmi les principales régions, seule l’Europe devrait voir une hausse de ses exportations, estimée à 2 % l’an prochain, en baisse toutefois de 0,5 point par rapport aux prévisions d’avril.

Malgré l’impact négatif des tarifs douaniers américains sur le système commercial international, l’OMC note que celui-ci se montre résilient.

• Fin septembre, la directrice-générale de l’Organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, avait déclaré que 72 % du commerce mondial de marchandises s’effectuait toujours sur la base du principe de la nation la plus favorisée (NPF) ².
• Ce chiffre est en baisse de 8 points par rapport au mois de janvier, avant le retour au pouvoir de Donald Trump, lorsqu’une analyse de l’OMC plaçait ce chiffre à 80 % ³.
• La remise en question du principe de la nation la plus favorisée, qui ouvre la voie à des différences de droits de douane entre partenaires commerciaux, se trouve au cœur de la rhétorique protectionniste de l’administration Trump.