Suite au retrait des forces ukrainiennes de Koursk au mois d’avril, la Russie a multiplié ses offensives en direction de la région frontalière de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine. À la fin du mois de juin, elle occupait environ 200 km² de territoire ukrainien dans cette région, et se situait à moins de 20 kilomètres de la capitale régionale.

  • Les forces de Kiev sont parvenues à stabiliser le front au cours de l’été, cédant du terrain dans certains secteurs tout en parvenant à progresser à la marge dans d’autres.
  • À la mi-septembre, l’armée ukrainienne est parvenue à progresser de plusieurs kilomètres au nord d’Andriivka, menaçant les positions russes dans le village voisin d’Oleksiivka.

Au total, l’armée ukrainienne est parvenue à reprendre le contrôle d’une trentaine de kilomètres carrés de territoire dans la région de Soumy depuis la mi-juin. Bien que la surface de cette zone demeure relativement modeste, elle témoigne de la capacité de Kiev à prendre l’ascendant et consolider des gains sur certains secteurs du front — allant ainsi à l’encontre du récit russe, qui cherche à présenter la défaite militaire de l’Ukraine comme étant inévitable.

  • Si le Kremlin avait fixé l’objectif d’établir une zone tampon à l’intérieur du territoire ukrainien visant à empêcher Kiev d’être à portée d’artillerie de la frontière, l’offensive dans la région de Soumy n’est aujourd’hui plus une priorité.
  • Au début du mois, l’État-major russe a retiré plusieurs unités positionnées dans l’oblast de Koursk, frontalier de Soumy, afin de les redéployer dans la région de Donetsk, où celui-ci prépare une offensive majeure en direction de Pokrovsk.
  • L’ancien responsable du groupement des forces russes du Nord lors du lancement de l’offensive de Koursk, en août 2024, puis général chargé de superviser la création de la « zone tampon » à Soumy, Alexandre Lapine, a été remplacé en août avant d’être démis de toutes ses fonctions militaires dimanche 21 septembre.

La résilience de l’armée ukrainienne sur l’ensemble du front est susceptible d’avoir contribué à l’apparent revirement de position de Donald Trump, qui a déclaré mardi 23 septembre qu’il pensait que l’Ukraine était en mesure « de reconquérir l’ensemble de son territoire dans sa forme initiale », après avoir « pris connaissance et compris pleinement la situation militaire et économique de l’Ukraine et de la Russie ».

  • Dans un entretien publié hier, jeudi 25 septembre, Volodymyr Zelensky a déclaré « avoir reçu le soutien explicite du président Trump pour frapper des cibles russes telles que les infrastructures énergétiques et les usines d’armement ».
  • Il a indiqué avoir demandé à Trump au cours d’une réunion bilatérale en marge de l’Assemblée des Nations unies de lui fournir « un nouveau système d’armes » qui permettrait d’accélérer la fin de la guerre. Il a ajouté que les responsables russes devraient se renseigner « où sont leurs abris anti-aériens […] ils en ont besoin. S’ils n’arrêtent pas la guerre, ils vont en avoir besoin. » 1
Sources
  1. Dave Lawler et Barak Ravid, « Russian officials must end war or find bomb shelters, Zelensky says », Axios, 25 septembre 2025.