Mercredi 17 septembre, l’Arabie saoudite et le Pakistan ont signé un accord comportant une clause de défense mutuelle : toute attaque contre l’un des deux pays serait désormais considérée comme une attaque contre les deux.
Cette signature intervient quelques jours après l’attaque israélienne ayant visé le siège du Hamas situé à Doha, au Qatar, le 9 septembre.
- Islamabad a déclaré que cet accord « reflète l’engagement commun des deux nations à renforcer leur sécurité et à instaurer la sécurité et la paix dans la région ».
- L’attaque israélienne a provoqué une onde de choc dans le Golfe, alors que Donald Trump espère toujours étendre les accords d’Abraham à l’Arabie saoudite au cours de son deuxième mandat.
- En signant un accord de défense avec le Pakistan, le royaume saoudien espère ainsi dissuader toute future attaque grâce au parapluie nucléaire de facto apporté par Islamabad.
Le ministre de la Défense pakistanais, Khawaja Muhammad Asif, a confirmé hier, jeudi 18, que les « capacités » atomiques du pays seraient « mises à disposition » de l’Arabie saoudite, conformément à l’accord, dont le contenu n’a pas été rendu public 1. Sans les nommer, le ministre de la Défense adjoint d’Islamabad a ajouté que « d’autres pays » de la région avaient exprimé une intention de conclure des accords similaires avec Islamabad.
- L’administration Trump n’est plus perçue dans le Golfe comme un allié susceptible de dissuader de futures frappes israéliennes.
- Plusieurs responsables israéliens avaient déclaré à Axios que la Maison-Blanche avait été informée en amont du lancement de l’attaque sur Doha du 9 septembre, ce que Trump a nié 2.
- L’armée américaine dispose de plusieurs bases militaires au Moyen-Orient, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite et au Koweït.
Si le Pakistan entretient des relations étroites avec la Chine, notamment en matière militaire, Trump s’est considérablement rapproché du pays depuis son premier mandat.
- Le président américain avait mentionné le Pakistan lors de son discours devant le Congrès en mars, remerciant son gouvernement pour avoir arrêté un haut dirigeant de l’État islamique soupçonné d’avoir planifié un attentat à la bombe à Kaboul en 2021, qui avait conduit à la mort de 13 soldats américains.
- Seulement quelques semaines après l’opération Sindoor et les affrontements entre l’Inde et le Pakistan, Trump avait reçu à la Maison-Blanche le chef d’État-major de l’armée pakistanaise, Asim Munir — une réunion sans précédent dans l’histoire américaine.
- En plus d’espérer la signature de contrats d’exploitation de pétrole et de minerais au Pakistan, l’entreprise de cryptomonnaies lancée par Trump et ses fils, World Liberty Financial, Inc., a signé en mai un accord avec le nouveau Pakistan Crypto Council, une structure gouvernementale créée en mars.
- Islamabad a également officiellement soutenu la candidature de Trump pour le prix Nobel de la paix, qui sera décerné le 10 décembre.
Sources
- Jon Gambrell et Munir Ahmed, « Pakistan says its nuclear program can be made available to Saudi Arabia under defense pact », Associated Press, 19 septembre 2025.
- Barak Ravid, « Netanyahu spoke to Trump before Israel bombed Qatar », Axios, 15 septembre 2025.