Selon une enquête de l’Institut international de sociologie de Kiev (KIIS) publiée ce mardi 16 septembre, 74 % des Ukrainiens sondés sont favorables à la négociation d’un accord de paix qui conduirait au gel du front sur ses lignes actuelles (sans reconnaissance de la souveraineté russe sur les territoires occupés) et à l’octroi de garanties de sécurité par les pays européens et les États-Unis 1.

Un accord conforme aux revendications russes — réduction de la taille de l’armée ukrainienne, renoncement à l’adhésion à l’OTAN, levée de toutes les sanctions… — est quant à lui rejeté par 75 % de la population.

  • Les Ukrainiens préfèrent ainsi que leur armée continue de se battre plutôt que d’accepter un accord sous la contrainte qui leur serait défavorable.
  • 76 % déclarent que, dans l’hypothèse d’une fin du soutien américain, ils seraient favorables à « continuer la lutte avec le soutien des alliés européens pour parvenir à une paix qui ne sera peut-être pas tout à fait équitable, mais acceptable ».
  • La part de répondants préférant entamer des négociations avec la Russie et accepter toutes les exigences russes en cas de fin du soutien américain est néanmoins en augmentation, passant de 8 % en mars à 14 % en septembre.

Une majorité d’Ukrainiens voit le conflit se prolonger au moins jusqu’au premier semestre 2026. Ils sont également près d’un tiers (32 %) à anticiper une fin de la guerre au minimum en 2027, voire au-delà.

  • Peu importe les conditions de l’accord de paix — qui suivrait les lignes du plan soutenu par les Européens ou bien les revendications russes —, plus de 50 % des sondés anticipent que la Russie continuera d’attaquer l’Ukraine après une signature.
  • Ils sont toutefois plus nombreux à penser que les attaques russes continueront suite à la signature d’une paix n’octroyant pas de garanties de sécurité à Kiev.
  • S’ils sont majoritairement favorables à un accord de paix prévoyant le gel de la ligne de front et des garanties de sécurité européennes et américaines, les Ukrainiens sont également 56 % à qualifier cette option de « difficile ».

L’enquête montre aussi les limites de la guerre informationnelle et des opérations psychologiques russes.

  • Depuis le début de la guerre, le Kremlin a régulièrement recours à des PsyOps qui visent à dissuader les gouvernements étrangers d’envoyer du matériel militaire à l’Ukraine et à influencer les opinions publiques occidentales.
  • En annonçant fréquemment la « capture » de villages et hameaux alors que ces derniers demeurent contestés, Moscou cherche à présenter la défaite de l’armée ukrainienne comme étant inévitable.
  • Après avoir atteint 54 % en mars dernier — soit le niveau le plus faible depuis mai 2022 —, 62 % des Ukrainiens se disent désormais prêts à soutenir la guerre « aussi longtemps que nécessaire ».
  • Plus des trois-quarts (76 %) croient également en la possibilité d’une victoire militaire si l’Ukraine est « correctement soutenue par la politique de sanctions et reçoit suffisamment d’armes et d’argent ».