Donald Trump vient d’accueillir aujourd’hui, lundi 18 août à 19h (Paris), Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche pour une rencontre bilatérale qui devrait durer une heure. Celle-ci fait suite au sommet Trump-Poutine du vendredi 15 août, et doit être suivie par une réunion multilatérale entre Trump, Zelensky, six dirigeants européens et le secrétaire général de l’OTAN à 21h (Paris).

  • « Nous les aimons », a déclaré Trump lorsqu’on lui a demandé quel était son message au peuple ukrainien à l’arrivée de Zelensky à la Maison-Blanche.
  • Lors de la conférence de presse commune dans le Bureau ovale, Trump a confirmé que les États-Unis étaient prêts à jouer un rôle dans les garanties de sécurité pour l’Ukraine. Il n’a pas exclu l’envoi de troupes américaines.
  • Il a ajouté qu’il croit pouvoir obtenir une rencontre conjointe avec Poutine et Zelensky « si tout se passe bien aujourd’hui ». Il ajoute qu’il pense qu’il existe une « chance raisonnable de mettre fin à la guerre ».
  • Il a évité une question sur le fait de savoir s’il est juste que l’Ukraine cède des territoires que la Russie n’a pas conquis, en ajoutant que la paix sera « durable ».
  • Trump a ajouté qu’il s’entretiendrait avec Poutine à la fin de la réunion.

Selon des responsables de l’administration Trump, la rencontre constitue la deuxième étape d’un processus en trois temps visant à obtenir la paix en Ukraine : une rencontre bilatérale entre Trump et Poutine, suivie par une rencontre entre le président américain et Zelensky et, finalement, une réunion trilatérale États-Unis-Ukraine-Russie au cours de laquelle un accord devrait être conclu 1.

  • Bien que la Maison-Blanche n’ait pas communiqué immédiatement sur les résultats du sommet avec Poutine, les déclarations publiées depuis laissent entendre que le changement d’approche de Trump est la plus grande évolution.
  • Le président américain a en effet renoncé à exiger un cessez-le-feu gelant le front avant l’ouverture des négociations en vue d’un accord de paix et, comme Poutine, veut conclure directement un accord.
  • Les demandes russes ne semblent pas avoir changé et comme précondition à un gel du front dans les oblasts de Zaporijia et de Kherson, que les forces russes contrôles partiellement, Poutine aurait demandé un retrait des troupes ukrainiennes du Donbass (composé des régions de Donetsk et de Louhansk).
  • La Russie se retirerait des poches de territoire qu’elle occupe dans le nord de la région de Soumy et le nord-est de la région de Kharkiv.
  • Moscou aurait également demandé la reconnaissance du contrôle russe de la Crimée, ce que Kiev et les pays européens refusent catégoriquement.
  • Selon l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, la partie russe se serait engagée à « inscrire dans la loi » la promesse de ne pas « s’en prendre à d’autres territoires » ukrainiens ni à « d’autres pays européens et violer leur souveraineté ».
  • Selon le secrétaire d’État Marco Rubio, Poutine avait proposé « quelques » concessions, mais pas assez pour parvenir immédiatement à un accord de paix juste 2.

Malgré l’insistance de ces derniers jours sur les concessions territoriales, la réunion d’aujourd’hui devrait se concentrer en particulier sur les garanties de sécurité que l’Ukraine pourrait obtenir.

  • Witkoff et Rubio ont affirmé à plusieurs reprises que Poutine aurait consenti à ce que les pays européens et les États-Unis octroient des « garanties de sécurité » à l’Ukraine dans le cadre d’un deal.
  • La Russie continue de s’opposer à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, objectif inscrit dans la constitution du pays.
  • En amont de la réunion, le général Jack Keane, analyste stratégique principal pour Fox News, a exposé sur la chaîne conservatrice ce à quoi pourraient représenter de véritables garanties de sécurité pour l’Ukraine : un armement renforcé de Kiev et l’envoi de forces internationales au sol — principalement européennes mais aussi américaines — à travers des rotations semblables à celles déjà pratiquées dans les pays baltes et en Roumanie, qui pourraient être élargies à l’Ukraine. Ce dispositif serait appuyé par la puissance aérienne conjointe des États-Unis et de l’Europe.
  • La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova a déclaré aujourd’hui, 18 août : « Nous réaffirmons notre position maintes fois exprimée de rejet catégorique de tout scénario impliquant la présence de contingents militaires de l’OTAN en Ukraine, ce qui menace d’entraîner une escalade incontrôlable du conflit aux conséquences imprévisibles ».