Les chiffres communiqués quotidiennement par l’État-major des forces armées ukrainiennes indiquent que Moscou a subi plus d’un million de pertes humaines (tués et blessés) depuis février 2022. Si l’année 2024 a été la plus meurtrière jusqu’à présent, la tendance actuelle suggère que Moscou pourrait subir davantage de pertes cette année.

  • L’an dernier, l’armée russe a perdu près de 430 000 hommes, soit 67 % de plus que l’année précédente. 
  • Toutefois, à cette période de l’année en 2024, 160 000 soldats avaient été tués ou blessés au combat, contre près de 210 000 cette année.

Si ces chiffres sont communiqués par l’armée ukrainienne, ils concordent avec les estimations réalisées par les services de renseignement occidentaux, des publications russes indépendantes comme Mediazona et Meduza, ainsi que des instituts de recherche comme le Center for Strategic and International Studies (CSIS). Sur le million de pertes attribuées à Moscou, environ un quart (250 000 hommes) seraient morts sur le front, les trois-quarts restants correspondant à des blessés 1.

  • Ce bilan humain fait de la guerre en Ukraine le conflit le plus meurtrier de l’histoire russe récente. Plus de soldats russes sont ainsi tombés au combat depuis février 2022 qu’au cours de toutes les guerres menées par l’URSS puis par la Russie depuis 1945 (Afghanistan et les deux guerres de Tchétchénie notamment).
  • Malgré ce bilan humain, le nombre de recrutements au sein de l’armée russe est en hausse. Au premier trimestre, Moscou a enrôlé près de 90 000 nouveaux combattants — soit une augmentation de 22 % par rapport à 2024.
  • Les pertes ukrainiennes s’établissent quant à elles à environ 400 000 hommes depuis février 2022, parmi lesquels 60 à 100 000 seraient morts au combat. 

Depuis le début de l’année 2024, l’armée russe a continué sa progression en Ukraine, mais celle-ci demeure extrêmement lente en comparaison de précédents conflits. Moscou a ainsi sacrifié près de 640 000 soldats en un an et demi pour conquérir moins d’un pourcent de la surface de l’Ukraine. À Koupiansk, de novembre à avril 2025, les forces russes ne progressaient que de 50 mètres par jour, pour des pertes humaines et matérielles très importantes.

Sources
  1. Seth G. Jones et Riley McCabe, Russia’s Battlefield Woes in Ukraine, Center for Strategic and International Studies (CSIS), 3 juin 2025.