En 2019, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) alertait quant au risque d’atteindre un réchauffement climatique de 1,5°C par rapport à la moyenne pré-industrielle d’ici 2040 « si l’élévation des températures se poursuit au même rythme ». Cinq ans plus tard, en 2023, le groupe d’experts revoyait ses prévisions et anticipait plutôt que ce seuil soit franchi entre 2030 et 2035.

Selon un nouveau rapport publié mercredi 28 mai par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ce moment pourrait en réalité survenir bien plus tôt, potentiellement au cours des deux prochaines années.

  • L’OMM estime qu’il est presque certain (avec une probabilité de 86 %) que la température moyenne mondiale à la surface de la Terre « dépasse de 1,5 °C la moyenne de 1850-1900 pendant au moins une année entre 2025 et 2029 » 1.
  • Il est également très probable (70 %), selon l’organisation, que la température moyenne mondiale dépasse de 1,5 °C la moyenne de 1850-1900 au cours de la période 2025-2029.
  • Par ailleurs, bien qu’il soit infime, il existe également un risque de 1 % qu’au moins une année dépasse 2 °C de réchauffement d’ici 2029.

Le seuil de 1,5°C au-dessus de la moyenne préindustrielle ne constitue pas un plafond en tant que tel, mais son dépassement enverrait un signe précurseur « d’une proximité dangereuse avec le dépassement de la limite à long terme », selon les Nations unies. Par ailleurs, le monde a d’ores et déjà dépassé en moyenne ce seuil au cours de la période allant de février 2023 à janvier 2024, qui avait notamment été marquée par un important phénomène El Niño.

  • Dans le cadre de l’Accord de Paris, les gouvernements de 195 pays se sont engagés à limiter la hausse de la température mondiale « bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et de préférence sans dépasser +1,5 °C. 
  • Afin de rester en-dessous de ce niveau, les Parties ayant ratifié l’accord — soit tous les signataires à l’exception de l’Iran, de la Libye et du Yémen — doivent se fixer tous les cinq ans des « contributions déterminées au niveau national » : des plans nationaux listant les actions qu’ils comptent entreprendre pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre de manière à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
  • Or, seulement 13 pays sur 195 ont respecté la date fixée au 10 février pour remettre aux Nations unies leurs engagements climatiques. L’organisation internationale a déclaré que ces plans devraient être remis « au plus tard en septembre », soit en amont de la COP 30 qui se tiendra à Belém, au Brésil.

Au 30 mai, seulement 22 pays représentant 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont soumis leur CDN, selon Climate Watch (en prenant en compte les États-Unis, qui ont remis leur document sous Joe Biden, avant que Trump n’annonce le retrait du pays de l’Accord de Paris).

Sources
  1. WMO Global Annual to Decadal Climate Update 2025-2029, Organisation météorologique mondiale, 28 mai 2025.