Après des informations relayées la semaine dernière par le site d’information Defense News ayant annoncé l’absence de Pete Hegseth à la réunion du groupe Ramstein qui aura lieu aujourd’hui, vendredi 11 avril, à Bruxelles, la publication a annoncé mardi 8 que celui-ci participera finalement à distance 1.
- Lors de la dernière rencontre du groupe, en février, le secrétaire à la Défense américain avait prononcé un discours particulièrement dur vis-à-vis de l’Ukraine et de l’Europe.
- Hegseth avait alors posé pour la première fois depuis le 24 février 2022 des lignes rouges nettes : « un retour aux frontières de 2014 est irréaliste », l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est exclue.
- Il affirmait que les garanties de sécurité apportées au pays devaient être robustes, mais précisait que cette responsabilité incombait principalement aux Européens.
- Depuis, la France et le Royaume-Uni ont pris la tête d’une « coalition de volontaires » qui vise à offrir des garanties de sécurité à l’Ukraine après l’arrêt des combats. Celle-ci s’est réunie pour la dernière fois hier, jeudi 10 avril, au siège de l’OTAN à Bruxelles.
L’absence du secrétaire américain de la réunion aurait envoyé un signal à Kiev quant à la pérennité de l’assistance militaire américaine. Trump, qui avait momentanément suspendu les livraisons d’armes et de munitions en mars, n’a toutefois pas renoncé à se servir de cette aide comme d’un moyen de pression pour contraindre Zelensky à accepter un accord de paix. Aujourd’hui, plus tard dans la journée, une délégation américaine rencontrera à Washington des responsables américains afin d’aborder des questions techniques liées à l’accord sur les minéraux souhaité par Trump 2.
Le 11 avril marque également le premier mois depuis que l’Ukraine a accepté la proposition américaine de cessez-le-feu formulée à Djeddah, en Arabie saoudite.
- Cette proposition a par la suite été de facto refusée par Poutine, qui a donné son accord une semaine plus tard à un cessez-le-feu partiel sur les infrastructures énergétiques. Malgré sa supposée mise en place, les deux parties s’accusent régulièrement de le violer.
- Le communiqué américain publié le 25 mars à l’issue d’un nouveau cycle de négociations à Riyad laissait penser qu’aucun accord n’avait alors été accepté dans les mêmes termes par les deux parties. Les États-Unis n’avaient ni précisé comment le respect du cessez-le-feu serait surveillé, ni quels acteurs seraient engagés.
- Si une nouvelle rencontre entre une délégation américaine et russe portant sur la relation bilatérale entre les deux pays a lieu hier, jeudi 10 avril, à Istanbul, aucun nouveau cycle de négociations sur la guerre en Ukraine n’est pour l’heure prévu 3.
Les discussions à Bruxelles devraient principalement porter sur le renforcement de la défense anti-aérienne des villes ukrainiennes, notamment via la livraison de batteries Patriot supplémentaires 4. Vendredi 4 avril, dans la soirée, un missile balistique Iskander-M s’était écrasé sur un terrain de jeu pour enfants dans une zone résidentielle de Kryvyï Rih, à une centaine de kilomètres du front, tuant 19 personnes dont plusieurs enfants et provoquant plus de 70 blessés. La question de la production conjointe d’armement en Ukraine fera également l’objet de discussions.
Sources
- Noah Robertson, « Hegseth opts for virtual attendance at Ukraine defense group meeting », Defense News, 8 avril 2025.
- « Talks between US, Ukraine on minerals deal to start Friday, deputy PM says », Reuters, 10 avril 2025.
- April 10th Meeting in Istanbul, U.S. Department of State, 10 avril 2025.
- « Зеленський розповів, про що говоритимуть на “Рамштайні” », Укрінформ, 8 avril 2025.