Le président Emmanuel Macron rassemble cet après-midi à l’Élysée Ursula von der Leyen, António Costa, Mark Rutte, Olaf Scholz, Giorgia Meloni, Donald Tusk, Pedro Sanchez, Mette Frederiksen, Dick Schoof et Keir Starmer. Il n’y a pas de dirigeant ukrainien annoncé à ce stade. 

  • L’objectif affiché est de déterminer l’aide que l’Europe — ce qui inclut le Royaume-Uni — peut offrir à l’Ukraine dans le contexte actuel, quelle position l’Europe doit tenir face à Trump, et quel renforcement de l’architecture sécuritaire en Europe est possible devant le retrait américain annoncé. 
  • Hier, Keir Starmer a déclaré qu’il était « prêt » à envoyer des troupes britanniques en Ukraine « si nécessaire » pour garantir sa sécurité. 
  • Cette rencontre devrait surtout témoigner de l’unité européenne et, en attendant les élections allemandes, ne devrait pas provoquer d’annonces importantes. Les 27 seraient toutefois en train de définir un important programme de financement de la défense 1

Le Sommet à Paris ouvre une semaine cruciale pour l’architecture de sécurité européenne. 

  • Demain, Marco Rubio, accompagné de Mike Waltz et de l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, devrait rencontrer Sergueï Lavrov en Arabie saoudite. Selon Zelensky, la partie ukrainienne n’a pas été conviée à ces échanges 2
  • Les ministres russes et américains ont déjà échangé par téléphone ce week-end et, selon le communiqué russe, ils ont discuté de « la suppression des barrières unilatérales à une coopération commerciale, économique et d’investissement mutuellement bénéfique », alors qu’en Russie l’inflation continue de grimper.  
  • Trump a également déclaré qu’il devrait rencontrer Poutine en Arabie saoudite, sans toutefois préciser de date. La rencontre entre Rubio et Lavrov devrait préparer le terrain pour cette réunion à venir. L’administration républicaine aimerait conclure un accord de paix avant Pâques. 
  • Les autorités saoudiennes auraient visiblement été elles-mêmes surprises. Le choix du pays n’est pas anodin, puisque Riyad n’est pas membre de la Cour pénale internationale (où Poutine a été condamné), et surtout, le royaume est au cœur de la stratégie de Trump au Moyen-Orient. Le président américain souhaite conclure le conflit israélo-palestinien en y intégrant la normalisation des relations israélo-saoudiennes, et donc désormais aussi la résolution de la guerre russo-ukrainienne.
  • Jeudi 20 février, quatre jours avant le troisième anniversaire de la guerre, soit un mois après l’investiture du président Trump, Keith Kellogg, l’envoyé spécial pour l’Ukraine et la Russie, rejoindra le président Zelensky chez lui. Mais cette visite est presque devenue secondaire depuis les déclarations de Trump la semaine dernière, dans lesquelles il ne mentionnait ni Kellogg ni l’Europe dans le compte-rendu de son appel avec Poutine.

Washington a un plan ? 

  • Mercredi dernier, le secrétaire américain à la Défense Hegseth a défini des lignes rouges nettes sur le dossier russo-ukrainien : « Un retour aux frontières de 2014 est irréaliste », « l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est exclue », « les garanties de sécurité doivent être robustes, mais incombent principalement aux Européens » et « il n’y aura pas de soldats américains en Ukraine ». 
Sources
  1. Arne Delfs, Andrea Palasciano, et Jenny Leonard, EU Seeks a Military Revival Under Pressure From Putin, Trump, Bloomberg, 17 février 2025.
  2. Barak Ravid, U.S.-Russia meeting on Ukraine war expected on Tuesday, sources say, Axios, 17 février 2025.