Le Bitcoin est, depuis début septembre, dans une phase de croissance qui a vu la valeur de la crypto-monnaie progresser de près de 40 %, passant de 54 000 $ au 8 septembre pour atteindre son niveau le plus élevé, 75 353 $, dans la matinée du mercredi 6 novembre. Ce pic coïncide avec l’heure à laquelle les premiers résultats donnaient Trump vainqueur en Caroline du Nord, un État clef pour atteindre une majorité au collège électoral.
Selon le venture capitalist Jean-Marc Puel, il serait « réducteur de voir dans cette hausse la conséquence de l’espoir placé dans les promesses de campagne du candidat de convertir jusqu’à 10 % des réserves de la FED (soit environ 9 000 milliards de dollars) en crypto actifs ».
- Le marché des crypto-monnaies représente aujourd’hui 2 500 milliards de dollars, soit environ 10 % de la capitalisation du marché des bons du trésor américain T-Bills (27 000 milliards).
- Ce que semble indiquer ce mouvement haussier des cryptomonnaies est la conversion de Donald Trump aux thèses du mouvement libertarien, incarné à ses côtés par des personnalités comme J.D. Vance ou Elon Musk.
- Peter Thiel fait également partie des sources d’inspiration du président-élu.
Tout en s’insérant progressivement dans les marchés traditionnels — notamment en termes de régulation —, les crypto-monnaies, en raison de leur décentralisation, « conservent une nature qui semble répliquer les tendances de fonds de l’élection de Trump : les cryptos s’illustrent par leur développement en dehors des centres de décisions financiers traditionnels (Texas, Miami, …) »
Pourquoi les cryptos plutôt que l’intelligence artificielle ?
- Si le futur de la technologie qui se trouve derrière l’IA ne peut être remis en doute, il faut se rappeler la formule de Peter Thiel exprimée dans un podcast de Joe Rogan : « La crypto est libertarienne, l’IA est communiste » (“Crypto is decentralizing, AI is centralizing. Or, if you want to frame it more ideologically, crypto is libertarian and AI is communist. »).
- Pour Thiel, avec qui J.D. Vance a travaillé à la sortie de ses études, l’IA est centralisatrice. Compte tenu des moyens nécessaires à son développement, celle-ci continuera de graviter autour des géants de la Silicon Valley ou de pays qui seront les seuls à même de subvenir aux besoins de financement colossaux qui commencent à inquiéter les marchés.
Lors de la conférence « Bitcoin 2024 » à Nashville, en juillet dernier, Trump a promis « que les persécutions […] contre votre industrie prendront fin dès que je serai dans le bureau ovale ». Il avait ajouté : « Laissez-moi le dire à nouveau : dès le premier jour, je virerai Gary Gensler. Je nommerai un président de la SEC (U.S. Securities and Exchange Commission) qui croit que l’Amérique devrait construire le futur et non le bloquer comme ils le font ».