S’il est élu, Trump a répété à plusieurs reprises qu’il « mettrait fin au conflit » en Ukraine avant même de prêter serment en janvier 2025. Alors que Kiev s’oppose à une paix imposée qui lui serait défavorable, celui-ci pourrait mettre fin aux livraisons d’armes et d’équipements américains afin de contraindre l’Ukraine à accepter un accord de cessez-le-feu.

  • En septembre, le colistier de Trump et potentiel futur vice-président des États-Unis, J.D. Vance, avait révélé dans un podcast les contours de ce à quoi cet « accord » forcé par Trump pourrait ressembler.
  • Celui-ci consisterait vraisemblablement en la transformation de la ligne de front en une « zone démilitarisée », ce qui aboutirait à la reconnaissance de facto de près d’un cinquième du territoire ukrainien comme russe.

Il est peu probable que les pays européens parviennent à pallier la fin des livraisons américaines en cas de victoire de Trump. Si les États membres ont fourni plus de 100 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, ils ne disposent ni des stocks suffisants ni des capacités de production de l’industrie américaine pour assumer seuls cette charge – et ce malgré des augmentations significatives dans certains domaines, comme la production d’obus.

  • La semaine dernière, les progrès des forces russes sur le front dans l’Est de l’Ukraine ont été plus importants qu’au cours des 9 premiers mois de l’année, occupant plus de 200 km² supplémentaires.
  • Selon nos calculs, depuis le début de l’année, la Russie aurait conquis 2 406 km² de territoire — soit 0,4 % de la surface de l’Ukraine.

Les Européens se préparent également à l’éventualité d’une guerre commerciale avec les États-Unis en cas d’une élection de Donald Trump. Selon des responsables européens : « le bloc est préparé, contrairement à 2016, lorsque l’ouragan Trump avait balayé les institutions européennes ». Si le candidat républicain est élu, l’Union publiera une feuille de route pour éviter ce scénario en mettant sur la table une offre de coopération — la suite dépendra en grande partie de la réaction de la Maison Blanche, selon des sources au fait des discussions qui se sont confiées au Grand Continent.