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Le plus vieux président de l’histoire américaine (à nouveau) ?
En 2021, Joe Biden était devenu le plus vieux président à être investi, à l’âge de 78 ans. S’il est élu, Donald Trump, âgé lui aussi de 78 ans, dépasserait son prédécesseur : le républicain aurait 142 jours de plus que Joe Biden au moment de sa potentielle investiture.
À 60 ans, Kamala Harris excéderait elle aussi l’âge médian des présidents américains lors de leur première investiture : 55 ans.
Trump a voté
Donald Trump vient de voter aux côtés de sa femme Melania à Palm Beach, en Floride, où Trump habite la plupart de l’année dans sa résidence de Mar-a-Lago.
J.D. Vance a quant à lui voté un peu plus tôt à Cincinnati, en Ohio, dans l’église St. Antoine de Padoue.
Premières pages
Les unes des journaux américains au 5 novembre 2024 :
Comment expliquer le vote Trump ?
L’espérance de vie aux États-Unis est désormais plus basse qu’en Chine et en Arabie Saoudite. Un Américain dépense pour sa santé trois fois plus qu’un Espagnol. La part de PIB que la Chine consacre aux infrastructures est dix fois plus importante que celle des États-Unis — y compris pour la maintenance et la rénovation. 7 % des Américains vivent dans un « désert alimentaire ».
En dix ans, la taille du marché de l’immobilier a été divisée par deux. Malgré les bons chiffres de l’économie, la réalité quotidienne aux États-Unis est traversée par une série de problèmes structurels — des opioïdes aux infrastructures, de la violence à l’obésité.
[Pour aller plus loin : États-Unis : Pourquoi Trump ? 10 chiffres clefs sur une société cassée]
Pourquoi le décompte des bulletins est-il si long en Alaska ?
Avec 730 000 habitants, l’Alaska est le 3e État le moins peuplé aux États-Unis (sans compter les territoires et le District de Columbia). Pourtant, en 2020, il a fallu plus d’une semaine pour dépouiller les quelque 359 530 bulletins de l’État — soit moins de 2 000 bulletins par heure.
En raison du manque de routes et d’infrastructures, certains villages isolés ne sont accessibles qu’en avion. Les tempêtes de neige ou autres phénomènes météorologiques peuvent quant à eux considérablement ralentir la récupération des bulletins — si tant est que des bureaux soient ouverts.
En Europe, seulement Orbán a officiellement choisi son camp
En amont d’un scrutin perçu en Europe comme un moment décisif pour le futur de la relation transatlantique, les chefs d’État et de gouvernement des 27 se sont peu prononcés publiquement quant à leurs préférences pour le prochain occupant de la Maison-Blanche.
Viktor Orbán, qui a déclaré jeudi 31 octobre sur X (Twitter) avoir « souhaité bonne chance » à Donald Trump par téléphone et « croiser les doigts » pour sa victoire, fait figure d’exception.
[Pour aller plus loin : Trump ou Harris ? Au Conseil européen, seul Orbán a officiellement choisi son camp]
Réactions européennes
Une taskforce de la Commission européenne étudie depuis plusieurs mois les possibles réponses à un deuxième mandat Trump. Lors de son audition devant le Parlement européen, le prochain commissaire au Commerce, Maroš Šefčovič, a déclaré : « Indépendamment du résultat de l’élection, je proposerai une initiative de coopération comprenant un Conseil du commerce et des technologies renforcé. Je serai également prêt à défendre nos intérêts si nous devons faire face à des scénarios difficiles ».
Dans un entretien avec le Grand Continent, Margrethe Vestager défendait elle aussi le Conseil du commerce et des technologies : « Quel que soit le vainqueur, il sera en tout cas extrêmement utile — car nous avons besoin d’un forum structuré pour discuter ».
Et si l’élection présidentielle américaine se jouait dans l’Union européenne ?
Sur la base des résultats d’un sondage Gallup International conduit en octobre sur un échantillon de plus de 40 000 personnes, Kamala Harris remporterait l’élection présidentielle avec au moins 471 grands électeurs si celle-ci était organisée dans l’Union européenne.
Seulement 4 États membres voteraient pour Donald Trump au collège électoral : Hongrie, Bulgarie, Slovaquie et Slovénie.
[Pour aller plus loin : Trump ou Harris : qui serait élu si l’élection présidentielle américaine se jouait dans l’Union européenne ?]
À Washington D.C., Trump va-t-il améliorer son score de 2020 ?
Il y a quatre ans, Trump avait réalisé sa pire performance dans le District de Columbia, la capitale fédérale américaine : il n’avait reçu que 5,4 % des scrutins exprimés, soit seulement 18 586 votes. Trump avait cependant légèrement amélioré son score de 2016, lorsqu’il avait obtenu 4,09 % des suffrages.
Pluie dans le Midwest : quel impact sur les résultats ?
De fortes pluies sont prévues pour aujourd’hui dans le Midwest américain, concentrées en particulier au-dessus du Wisconsin et du Michigan – deux swing states cruciaux pour le collège électoral.
Selon une étude de 2023 publiée par deux chercheurs de l’Université de Copenhague, « des précipitations le jour de l’élection réduisent la participation de 0,95 point de pourcentage par centimètre, alors que l’ensoleillement augmente la participation ». Il reste cependant à savoir quel électorat serait le plus découragé par une mauvaise météo.
Quels risques de contestation des résultats ?
C’est dans l’intervalle de temps entre la fermeture des bureaux de vote et la communication des résultats de l’élection par les États que le risque de contestations électorales et d’accusations de « fraude » sera le plus important.
Cette année, trois swing states disposent de lois établissant un nouveau décompte automatique des voix en fonction de l’écart entre les deux candidats. En Pennsylvanie et dans l’Arizona, les bulletins seront recomptés si le dépouillement conduit un candidat à l’emporter avec une avance inférieure à 0,5 % des votes. Dans le Michigan, le seuil est de 2 000 voix ou moins.
La coalition allemande suspendue aux résultats des élections
Alors que les négociations sur le budget 2025 se poursuivent, la coalition allemande en feu tricolore est, depuis vendredi, sur le point de s’effondrer, à la suite de la fuite dans la presse d’un document de synthèse de Christian Lindner, ministre des Finances (FDP), sur la politique économique de l’Allemagne proposant une série de réductions de dépenses, un moratoire immédiat sur les nouvelles réglementations et un assouplissement des objectifs climatiques afin de combler un déficit plus important que prévu dans le budget 2025.
Une réunion entre Scholz, Lindner et Habeck est programmée pour demain, mercredi 6 novembre, afin de décider de l’avenir de la coalition.
[Pour aller plus loin : En Allemagne, la coalition Scholz est au bord de l’effondrement]
L’impact de l’élection sur la guerre en Ukraine
S’il est élu, Trump a répété à plusieurs reprises qu’il « mettrait fin au conflit » avant même de prêter serment en janvier 2025. Alors que Kiev s’oppose à une paix imposée qui lui serait défavorable, celui-ci pourrait mettre fin aux livraisons d’armes et d’équipements américains afin de contraindre l’Ukraine à accepter un accord de cessez-le-feu.
En septembre, le colistier de Trump et potentiel futur vice-président des États-Unis, J.D. Vance, avait révélé dans un podcast les contours de ce à quoi cet « accord » forcé pourrait ressembler : transformation de la ligne de front en une « zone démilitarisée », et donc reconnaissance de facto de près d’un cinquième du territoire ukrainien comme russe.
[Pour aller plus loin : Comment Trump mettrait-il fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures » ? J. D. Vance dévoile le plan républicain]
L’écart idéologique entre les jeunes hommes et femmes est le plus important depuis le début du siècle
Le vote des femmes pourrait-il décider l’élection ?
Il s’agit de l’une des tendances les plus structurantes de la vie politique américaine : tandis que la part des hommes de 18 à 29 ans s’identifiant comme étant libéraux est restée stable depuis 2000, celle des femmes est passée de 29 à 40 %.
C’est la première élection présidentielle depuis que la Cour suprême a annulé le droit constitutionnel à l’avortement. Les démocrates ont défini leur campagne autour d’une ligne claire : il s’agit d’un vote pour les libertés des femmes et leur place dans la société.
Quand connaîtra-t-on les résultats ?
Difficile à ce stade de savoir avec certitude si nous connaîtrons le nom du prochain président ou de la prochaine présidente des États-Unis dans la soirée du 5 novembre (aux États-Unis) ou dans la matinée du 6 (en Europe).
En 2020, 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, Joe Biden n’avait toujours pas passé la barre des 270 grands électeurs (il était alors en tête à 262 contre 216 pour Donald Trump).
Il a fallu attendre les résultats de la Pennsylvanie et de ses 19 grands électeurs — 87 heures après la fermeture des bureaux, soit plus de 3 jours — pour que l’Associated Press déclare finalement Joe Biden vainqueur de l’élection. En Alaska, en Caroline du Nord et en Géorgie (qui concentrent à eux trois 35 grands électeurs), les résultats ont mis entre 7 et 16 jours à être communiqués.
Le premier swing state où les bureaux de vote fermeront est la Géorgie, à 19h (heure de l’Est, 1h00 heure de Paris), suivie de près par la Caroline du Nord à 19h30 (heure de l’Est, 1h30 heure de Paris).
C’est la différence entre les deux candidats qu’il faudra regarder dans un premier temps : par exemple en Caroline du Nord, Trump a eu 74 500 voix plus que Biden en 2020. Si l’écart avec Harris est plus faible, cela pourrait être un premier indicateur que la course pourrait être remportée par la candidate démocrate.
Comment les bulletins sont comptés selon les États ?
Dans 43 États, les bulletins de vote envoyés par correspondance ont déjà commencé à être « traités » — c’est-à-dire préparés pour être dépouillés, notamment en vérifiant la conformité des signatures et en sortant le bulletin de l’enveloppe — avant le 5 novembre.
Cette étape permet de compter plus rapidement les votes une fois les bureaux fermés. Cependant, en Pennsylvanie, dans le Wisconsin et dans cinq autres États (et dans le District de Columbia), les agents électoraux devront attendre le matin du 5 novembre pour commencer cette étape.
La Pennsylvanie pourrait cette année encore déterminer le résultat de l’élection présidentielle, mais il faudra peut-être plusieurs jours pour que les résultats soient connus. Si l’écart entre les deux principaux candidats est toujours trop faible, ce sont les bulletins des électeurs enregistrés en Pennsylvanie mais résidant à l’étranger (travaillant dans l’armée, la marine marchande ou tout simplement les électeurs habitant en-dehors du territoire américain) qui pourraient faire basculer le vote d’un côté ou de l’autre.
Des dizaines de millions d’Américains ont déjà voté
Le 5 novembre est la date à laquelle des millions d’électeurs se rendent aux urnes, mais surtout celle à laquelle ces dernières fermeront avant le début du dépouillement des bulletins.
Les électeurs démocrates ayant plus tendance à voter de manière anticipée que les républicains — notamment depuis 2016 en raison des accusations de fraude électorale portées par Donald Trump contre le vote à distance et anticipé, tandis que Barack Obama avait largement appelé les électeurs démocrates à voter dès que possible —, les données dont nous disposons d’ores et déjà ne permettent pas de tirer des conclusions quant au taux de participation ou au vainqueur de l’État.
Présidentielle : comment fonctionne le collège électoral ?
Le président des États-Unis est élu tous les quatre ans selon un système unique au monde : le collège électoral. Contrairement à un mode de scrutin direct au cours duquel les électeurs votent pour un candidat, les Américains votent pour des grands électeurs qui éliront eux-mêmes le président et son vice-président lors d’un vote qui se tiendra le 17 décembre.
Le nombre de grands électeurs de chaque État correspond au nombre de représentants dont celui-ci dispose au Congrès (soit les deux sénateurs de l’État auxquels s’ajoute le nombre de représentants à la Chambre).
Si la quasi-totalité des États — 48 auxquels s’ajoute le District de Columbia — utilise un système dit du « winner-take-all », la totalité des votes de l’État allant à un candidat peu importe sa marge de victoire ou bien les disparités géographiques, le Maine et le Nebraska sont les deux seuls États dont les votes sont séparés en deux. Deux grands électeurs sont attribués au vainqueur du vote populaire, auxquels s’ajoutent un grand électeur pour chaque district congressionnel remporté (3 districts pour le Nebraska, 2 pour le Maine).
Pour quoi votent les Américains ?
Aujourd’hui, mardi 5 novembre, a lieu un total de 1 335 élections aux États-Unis. Au-delà de l’élection présidentielle, les Américains voteront également pour renouveler la totalité de la Chambre des représentants fédérale et un tiers du Sénat.
Si la présidentielle est l’élection la plus suivie et commentée, les élections au Congrès auront également un impact déterminant sur les capacités du nouvel occupant de la Maison-Blanche à approuver les nominations des membres de son cabinet et faire passer son agenda législatif.