Dans son dernier rapport publié jeudi 24 octobre, le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) considère qu’il « est techniquement possible » de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2030, conformément à l’objectif fixé dans le cadre de l’Accord de Paris1.

La fenêtre d’opportunité est cependant de plus en plus étroite.

  • Pour y parvenir, l’ONU appelle les Parties à mettre en place des contributions déterminées au niveau national (NDC) — qui correspondent aux efforts déployés par les pays pour réduire leurs émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique — « beaucoup plus solides » lors de la COP de Bakou.
  • Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle, les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer de 42 % d’ici 2030 par rapport à leurs niveaux de 2019, et 28 % pour 2°C.
  • Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter de 1,3 % l’an dernier par rapport à 2022 — soit plus que le taux de variation annuel moyen lors des années 2010 —, atteignant 57,1 gigatonnes d’équivalent CO2 (GtCO2e).

L’énergie est le principal domaine dans lequel une augmentation des investissements se traduirait par une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. Selon l’UNEP, l’accélération du déploiement de l’éolien et du photovoltaïque — pour un coût inférieur à 200 dollars par tonne d’équivalent CO2 — pourrait conduire à une baisse de 12,2 GtCO2e d’ici 2030 et 14 Gt d’ici 2035, ce qui représente plus d’un tiers des efforts requis.

  • Afin d’atteindre l’objectif de zéro émissions nettes de gaz à effet de serre fixé pour 2050 par l’Accord de Paris, 900 à 2 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires par an seront requis d’ici la moitié du siècle — soit 0,8 à 1,9 % de la taille annuelle de l’économie mondiale et des marchés financiers.
  • Si aucune nouvelle politique n’est implémentée par les Parties, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,9 à 3,6°C par rapport aux niveaux pré-industriels. À partir de 3°C, des villes comme Shanghai, Rio ou Miami risqueraient d’être englouties sous les eaux2.

Lors de la COP 29, qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou, l’Azerbaïdjan souhaite se concentrer principalement sur la résilience du tourisme, la gestion de l’eau, l’extension des réseaux électriques ainsi que l’amélioration des capacités de stockage par batterie, mais compte délaisser la « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques » prévue en 2023 à Dubaï — qui avait été saluée comme une avancée historique.

Sources
  1. Emissions Gap Report 2024 : No more hot air … please !, Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP), 24 octobre 2024.
  2. Damian Carrington, « Brutal heatwaves and submerged cities : what a 3C world would look like », The Guardian, 11 mai 2024.