La Fédération routière norvégienne (Opplysningsrådet for Veitrafikken, OFV) a indiqué que le nombre de voitures électriques en circulation en Norvège avait dépassé en septembre le nombre de voitures à moteur essence. Il s’agit du premier pays au monde où la flotte de véhicules à batteries est désormais plus importante que celle comportant des moteurs thermiques (à l’exclusion du diesel, qui reste le type de moteur le plus répandu)1.

  • La Norvège est le pays où les voitures électriques représentent la part la plus importante de voitures neuves vendues : 93 % en 2023, et 96,4 % le mois dernier2.
  • Le pays pourrait ainsi atteindre dès l’an prochain son objectif de 100 % des ventes de véhicules neuf zéro-émission fixé en 2017 par le Parlement pour l’horizon 2025.

La Norvège dispose d’une longue histoire de promotion de la mobilité propre. Illustrant l’importance des imaginaires, dès 1990, le groupe norvégien de musique A-ha (notamment connu pour Take On Me, sorti en 1984) a sillonné le pays à bord de l’une des premières voitures électriques modernes, une Fiat Panda modifiée, afin de dénoncer l’absence de mesures incitatives visant à favoriser leur achat.

Au cours des décennies suivantes, Oslo a mis en place une série de mesures aujourd’hui largement considérées comme ayant conduit à l’adoption massive des voitures électriques à partir des années 2010. 

  • Dès 1990, le gouvernement a supprimé les taxes à l’achat et à l’importation — toujours en vigueur aujourd’hui. À partir de 1997, les péages ont été rendus gratuits pour les véhicules électriques, suivis deux ans plus tard par les parkings municipaux.
  • Si certaines de ces mesures ne sont aujourd’hui plus en vigueur, elles ont néanmoins rendu très attractif l’achat de véhicules zéro-émissions.
  • Dès 2012, il était moins cher de posséder (acheter, entretenir) une voiture électrique qu’une voiture à moteur thermique de moins de 3 ans3. Ces dernières sont par ailleurs rendues plus chères par des taxes prenant en compte les émissions de CO₂ et de NOx (oxydes d’azote).

Depuis les années 2010 le réseau de stations de recharge a également connu un important développement. Avec près de 26 000 bornes au premier semestre 2024 pour une population de 5,5 millions, la Norvège possède le deuxième réseau d’Europe proportionnel au nombre d’habitants — derrière les Pays-Bas.

Les Norvégiens jouissent par ailleurs d’un coût relativement faible de l’électricité (environ 42 % moins cher par rapport aux pays de la zone euro pour la période 2007-2023, en standard de pouvoir d’achat). Celui-ci est plus stable que dans les pays dépendant de gaz ou de pétrole pour assurer leur production d’électricité en raison du mix électrique norvégien, qui garantit au pays une large auto-suffisance : l’hydroélectricité représentait 89,1 % de sa production en 2023.

Sources
  1. Nå er det flere elbiler enn bensinbiler på norske veier, Opplysningsrådet for Veitrafikken, 17 septembre 2024.
  2. Bilsalget i september 2024, Opplysningsrådet for Veitrafikken.
  3. FIGENBAUM, Erik, « Retrospective Total cost of ownership analysis of battery electric vehicles in Norway », Transportation Research Part D : Transport and Environment, 2022, vol. 105, p. 103246.