Le G7, sous présidence Meloni, a décidé de convier à cette réunion les ministres tunisien, lybien, algérien et ivoirien afin de discuter en priorité des flux migratoires en Méditerranée. Il y a désormais plus d’un an, l’Union, après des négociations poussées notamment par l’Italie, a signé avec la Tunisie un protocole d’accord pour un « partenariat stratégique complet » visant à réduire les départs de demandeurs d’asile des côtes du pays. 

Ces dernières semaines, les politiques migratoires des États membres ont encore été durcies.

  • L’Allemagne du chancelier SPD Scholz a instauré des contrôles aux frontières pour 6 mois dans un contexte de montée de l’AfD. Au total, 43,59 % des frontières de l’espace Schengen sont désormais concernées par des contrôles temporaires ;
  • les Pays-Bas, où le PVV de Wilders l’a emporté aux dernières élections, souhaitent adopter une « loi d’urgence » sur l’immigration. Les questions sur la légalité de celle-ci menacent de faire éclater la coalition gouvernementale, le NSC (Nieuw Sociaal Contract, 20 sièges à la Seconde Chambre) refusant pour le moment d’y apporter son soutien1 ;
  • la Suède a augmenté l’aide au retour des migrants dans leur pays à 30 000 euros ;
  • le nouveau ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a quant à lui déclaré le 23 septembre que la France n’était pas « un hall de gare »2.

Selon des sources ayant eu un accès direct aux discussions, consultées par le Grand Continent, certains États membres — notamment la France, l’Autriche, et la Slovaquie — ont exprimé de fortes inquiétudes lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères organisée lundi 30 septembre par le Haut Représentant Borrell quant aux potentielles vagues migratoires vers l’Europe résultant de la crise humanitaire qui se profile au Liban.

  • La perspective d’une augmentation de l’immigration en provenance du Liban et des réfugiés syriens est un facteur clef dans le positionnement des pays européens vis-à-vis d’Israël.
  • Ces derniers mettent en avant la nécessité de prévenir de telles vagues en stabilisant la région par l’aide humanitaire et le soutien aux institutions libanaises. La Commission a annoncé jeudi 3 octobre une aide supplémentaire de 30 millions d’euros pour venir en aide aux personnes dans le besoin au Liban, portant le total pour l’année à 104 millions.
  • En 10 jours à peine, le nombre de déplacés internes au Liban a plus que triplé, passant de 110 000 le 19 septembre à 346 000 le 29, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Dans le même temps, environ 100 000 Libanais seraient passés en Syrie au cours des deux dernières semaines.
Sources
  1. « Wilders voert druk over asielnoodwet op », FD Nieuws, 1er octobre 2024.
  2. Emmanuel Galiero, « Bruno Retailleau au Figaro : « Je ne suis pas là pour faire semblant mais pour faire vraiment » », Le Figaro, 23 septembre 2024.