Dans un communiqué, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a demandé à ses troupes de se préparer à une éventuelle incursion au Liban. L’objectif affiché serait la destruction « sur place et de manière décisive » des infrastructures du Hezbollah.

  • Cette annonce fait suite à une campagne massive de bombardements ayant conduit à la mort de près de 500 personnes au Liban lundi 23 septembre, selon les dernières estimations du ministère de la Santé libanais.
  • Il s’agit de la journée la plus meurtrière depuis la guerre de 2006, tandis que l’ONU estime que plus de 90 000 personnes ont été contraintes de se déplacer pour fuir les frappes israéliennes ces derniers jours — en plus des 112 000 personnes ayant fui leurs maisons depuis octobre 20231.

L’objectif affiché du commandement de l’armée israélienne est de permettre aux 60 000 israéliens habitant à proximité de la frontière avec le Liban de retourner chez eux. Pour l’atteindre, Tsahal semble être prêt à s’engager dans ce qu’Olivier Schmitt qualifiait « d’escalade horizontale » : un élargissement du périmètre du conflit, soit par l’ouverture de nouveaux théâtres, soit par l’inclusion de nouveaux domaines — comme l’envoi de troupes au sol sur le territoire libanais.

Tsahal pourrait notamment chercher à repousser la milice chiite au-delà du fleuve Litani, situé à une vingtaine de kilomètres de la frontière.

  • Selon une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU du 11 août 2006, l’armée israélienne et le Hezbollah ont interdiction de pénétrer dans la zone comprise entre la frontière israélo-libanaise au sud et le fleuve Litani au nord2.
  • Comme le notait Nathan Thrall dans un entretien publié en mai, cette résolution n’a jamais été pleinement appliquée.

Selon Thrall : « Aujourd’hui, la ligne d’Israël est la suivante : le Hezbollah se déplacera au Nord du Litani, soit par un accord diplomatique, soit par la force : d’une manière ou d’une autre, c’est la condition du retour des habitants du Nord d’Israël ».