Selon les données compilées par l’Uppsala Conflict Data Program (UCDP), moins de la moitié (46 %) des 63 conflits pris en compte ayant eu lieu au cours de la période 1946-2005 se sont soldés par un cessez-le-feu ou un accord de paix1.

  • Les victoires et défaites clairement établies suite à un conflit interétatique sont un fait relativement rare dans l’histoire récente.
  • Seulement un conflit sur cinq (21 %) débouche sur un scénario de gagnant/perdant, tandis qu’un tiers (33 %) se solde par une situation floue dans laquelle aucun accord de paix ou victoire claire n’émerge.

Ces chiffres illustrent la complexité caractéristique de la résolution des conflits modernes. Des personnes au fait des discussions en cours sur le règlement de la guerre en Ukraine évoquent la possibilité d’une fin de guerre qui ressemblerait à la fin de la Guerre de Corée : Kiev ne reconnaîtrait jamais les territoires occupés comme russes, et laisserait ouverte la possibilité qu’ils reviennent sous son contrôle à l’avenir (vraisemblablement dans une Russie post-Poutine).

Le président ukrainien a insisté la semaine dernière sur la nécessité de parvenir à un règlement et d’éviter un « gel de la guerre ou d’autres manipulations qui ne feront que déplacer l’agression russe vers une autre étape »2.

  • Pour garantir le respect d’un potentiel cessez-le-feu par Moscou, Zelensky devrait réitérer dans son « plan de victoire » ses demandes de garanties de sécurité — et notamment une invitation formelle à rejoindre l’OTAN.
  • Il s’agirait de la seule manière de rendre politiquement acceptable, après l’agression à grande échelle de la Russie, la fin des combats.
  • Jeudi 12 septembre, J.D. Vance dévoilait le plan de Trump pour « mettre fin à la guerre en 24 heures » : établissement d’une « zone démilitarisée » sur la ligne de front actuelle, reconnaissance de facto de près d’un cinquième du territoire ukrainien comme russe et « garantie de neutralité de l’Ukraine » — soit la non-accession de Kiev à l’OTAN.

Face à une avancée russe inévitable dans le sud et l’est de l’Ukraine et à la perspective d’une réélection de Donald Trump, Zelensky devrait présenter jeudi 26 septembre son « plan de victoire » à Joe Biden et Kamala Harris. Celui-ci serait structuré en 4 points : de nouvelles garanties de sécurité ; un soutien à l’opération en cours à Koursk ; l’envoi d’armes avancées « spécifiques » ; le développement conjoint de l’économie ukrainienne avec ses partenaires. Dans un entretien avec ABC publié mardi 24 septembre, le président ukrainien déclarait : « je pense que nous sommes plus proches de la paix que nous ne le pensons »3.

Sources
  1. Tim Sweijs et Mattia Bertolini, Every war must end : insights on war termination, The Hague Centre for Strategic Studies, mai 2022.
  2. Publication Telegram de Volodymyr Zelensky, 18 septembre 2024.
  3. Meredith Deliso, « Zelenskyy says Ukraine’s war with Russia is ‘closer to the end’ as he appeals for more help : GMA exclusive », ABC News, 24 septembre 2024.