Le lundi 2 septembre, le juge Edward Briceño a émis un mandat d’arrêt contre Edmundo González, quelques heures après avoir reçu la demande du procureur de la République du Venezuela. 

  • Il est notamment accusé d’usurpation de fonctions, de falsification de documents publics, d’incitation à la désobéissance aux lois, de conspiration, de sabotage de systèmes et de délits d’association.

Edmundo González est le candidat de la coalition qui s’est présentée à l’élection présidentielle de juillet contre le gouvernement chaviste. Nicolás Maduro revendique avoir été réélu avec 51,2 % des voix.

  • L’opposition, notamment menée par María Corina Machado — à qui Maduro avait interdit de se présenter — conteste les résultats et a appelé dès le lendemain du scrutin à reconnaître la victoire de leur candidat. 
  • Une grande majorité de pays en Amérique latine et en Europe ne reconnaissent pas les résultats. Ils ont demandé davantage de transparence et, notamment, la publication des procès-verbaux des bureaux de vote. 

Depuis le 28 juillet et les tentatives de médiations du Brésil de Lula et de la Colombie de Petro, Nicolás Maduro joue la montre. 

  • Comme le signalaient trois universitaires latino-américains dans nos pages, cette période d’incertitude favorise le régime en place qui accentue son autoritarisme.
  • Tout en poursuivant et intensifiant la répression contre les opposant, Maduro essaye de regagner la confiance des Vénézuéliens. Quelques heures après l’émission du mandat d’arrêt à l’encontre de González, Maduro a décrété que « Les festivités de Noël étaient avancées au 1er octobre » pour « remercier » les Vénézuéliens. Le gouvernement chaviste a en effet pour habitude d’organiser des distributions d’aide alimentaire lors des jours qui précèdent les fêtes de fin d’année. 

Craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, Edmundo González avait trouvé refuge dans l’ambassade des Pays-Bas à Caracas.  

  • Des discussions étaient en cours depuis deux semaines avec l’Espagne pour l’obtention de l’asile politique, qui lui a finalement été accordée. Samedi 7 septembre en fin de journée, González a quitté le Venezuela. 
  • Le dimanche 8 septembre à 5h16 du matin, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a publié sur X : « Edmundo González, à sa demande, se rend en Espagne à bord d’un avion de l’armée de l’air espagnole. Le gouvernement espagnol est attaché aux droits politiques et à l’intégrité physique de tous les Vénézuéliens. »
  • María Corina Machado — qui est toujours au Venezuela — a également réagi sur X.
  • Elle a notamment affirmé que  la vie de Urrutía “était en danger et la multiplication des menaces, des convocations, des mandats d’arrêt et même des tentatives de chantage et de coercition dont il a fait l’objet montre que le régime n’a aucun scrupule ni aucune limite dans son obsession à le faire taire et à tenter de le briser”.