Le parti d’extrême-droite Alternative für Deutschland (AfD) pourrait arriver en tête des trois élections régionales allemandes qui se tiendront le 1er septembre en Saxe et Thuringe et le 22 septembre à Brandebourg. La popularité dont jouit l’AfD s’inscrit dans un contexte de radicalisation du parti, particulièrement marquée dans les Länder de l’Est. Après l’attaque au couteau du  23 août dans l’ouest du pays, à Solingen, revendiquée par le groupe État islamique, l’AfD a notamment demandé aux électeurs de mettre fin par les urnes « à la mauvaise voie de la multiculturalisation forcée ».

  • Selon les derniers sondages, l’AfD est en tête en Thuringe avec 29,6 % des intentions de vote, suivi par la CDU (22,3 %) et la BSW de Sarah Wagenknecht (18,1 %).
  • La coalition sortante, qui réunit La Gauche (Die Linke), les Verts et le SPD, n’obtiendrait qu’environ 22 % des suffrages.
  • En Saxe, les derniers sondages placent la CDU en tête avec 32,3 % des voix, suivie par l’AfD (30,6 %) et par le BSW (13,3 %). Le gouvernement actuel du Land (SPD + CDU + Verts) peut, si les sondages se confirment, encore compter sur autour de 60 sièges, la majorité étant fixée à 61.

La question à suivre est de savoir si les partis traditionnels vont réussir à tenir l’AfD à l’écart des jeux de coalition.

  • Il est fort probable que, en fonction de la participation, aucune coalition viable ne soit possible sans le parti d’extrême gauche eurosceptique de Sarah Wagenknecht, qui pourrait devenir le faiseur de roi.
  • Cette dernière a notamment fait campagne avec une rhétorique anti-immigration, opposée à la poursuite de l’aide à l’Ukraine et favorable aux négociations avec la Russie pour mettre fin à la guerre. 

Trois options pourrait s’offrir au BSW en Saxe et en Thuringe : celle d’une coopération large contre l’AfD, sans doute structurée par un binôme conservateur CDU-BSW ; celle d’une alliance BSW-AfD, pour l’instant exclue par Wagenknecht elle-même, et celle d’une situation d’instabilité durable en l’absence de tout accord majoritaire.