Selon un rapport des Nations unies publié lundi 26 août, le niveau global moyen de la mer a augmenté plus rapidement depuis le début du 20e siècle qu’au cours des 3 000 dernières années. Le taux moyen annuel de montée des eaux a été multiplié par 3,5 entre la période 1901-1970 et 2014-2023, passant de 0,13 cm par à an à 0,48 1.

  • L’an dernier, le niveau de la mer était plus élevé de 9,4 cm par rapport à 1993. 
  • Cette hausse est principalement due à l’augmentation des taux de fonte de glace des inlandsis du Groenland et de l’Antarctique, qui perdent respectivement 270 et 150 milliards de tonnes par an.
  • Ces pertes sont une conséquence directe de la hausse des températures provoquée par l’accumulation d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Les îles du Pacifique sont particulièrement exposées à la montée du niveau de la mer. Au cours des 30 dernières années, celle-ci a été supérieure à 15 cm — soit 60 % de plus que la moyenne globale. Dans le sud-ouest du Pacifique, les données satellitaires indiquent que le taux de réchauffement de la surface de l’océan est trois fois plus rapide que la moyenne mondiale 2.

La montée du niveau de la mer devrait amplifier les phénomènes météorologiques extrêmes.

  • Sur l’île Kiritimati, qui appartient à la république des Kiribati, la fréquence des inondations pourrait considérablement s’accélérer, passant de moins de 5 jours par an en moyenne au cours de la décennie 2010 à 65 dans les années 2050.
  • Cette augmentation de la fréquence des inondations aura pour effet d’occasionner d’importantes pertes économiques (destruction de bâtiments, cultures et infrastructures).
  • Les économies de ces micro-États ne seront pas en mesure d’absorber les coûts associés à la hausse du niveau de la mer. En 2015, le cyclone Pam avait provoqué 449,4 millions de dollars de pertes pour le Vanuatu — dont le PIB annuel s’élève à 758 millions.

La question du montant des financements climatiques — qui doivent faire l’objet d’un accord lors de la COP 29 dans le cadre du Nouvel Objectif Chiffré Collectif (NCQG) — sera cruciale pour assurer la survie des micro-États et pays en développement. Le précédent objectif de 100 milliards de dollars par an, fixé en 2009, devrait être revu à la hausse pour faire face au coût financier du changement climatique. Un rapport des Nations unies de novembre 2023 estimait que le déficit actuel de financement dédié uniquement à l’adaptation des pays se situerait entre 194 et 366 milliards de dollars par an 3.