Lors de leur dernière rencontre à Pékin en avril, les principales factions palestiniennes — dont le Hamas et le Fatah — s’étaient quittées sans trouver d’accord sur la gouvernance qui devra émerger à Gaza après la guerre entre Israël et le Hamas.

  • Pékin a annoncé dans la matinée du mardi 23 juillet, qui marque le dernier des trois jours de négociations qui viennent de s’achever entre les principales factions palestiniennes, qu’un accord avait finalement été conclu1.
  • La « déclaration de Pékin », signée aujourd’hui, pourrait mettre fin à la longue période de divisions entre les deux principaux groupes palestiniens, le Hamas et le Fatah, qui s’est ouverte en 2007.
  • Le Fatah, un parti politique dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, a critiqué à de multiples reprises le Hamas qu’il considère comme partiellement responsable de la guerre. Le Hamas, qui administre de facto Gaza, considère quant à lui le Fatah comme étant trop modéré.

Le Hamas était représenté à Pékin par Haniyeh, le leader politique du mouvement, tandis que le Fatah a envoyé 3 émissaires. Ce dernier domine l’Autorité palestinienne, identifiée par la plupart des Occidentaux (dont les États-Unis) comme l’acteur-clef pour la reconstruction de Gaza après la guerre.

  • Par cette rencontre, organisée par le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi, la Chine entend accroître sa place dans la géopolitique du Moyen-Orient. Dès octobre 2023, Pékin évoquait « l’injustice historique » affectant les Palestiniens.
  • Le contenu de la déclaration n’a pas été rendu public. Les rapports de médias liés aux factions palestiniennes ayant participé font néanmoins état de deux priorités : la reconstruction de la bande de Gaza et l’organisation d’élections générales2.
  • Selon une copie de l’accord obtenue par le média lié au Hezbollah Al Mayadeen, l’Égypte, l’Algérie, la Chine et la Russie « aideront les factions palestiniennes » pour surveiller la mise en œuvre des clauses de l’accord3.

Cette victoire diplomatique pour Pékin témoigne du poids dont jouit la Chine au sein du monde arabe et de l’image d’acteur œuvrant en faveur de la paix qu’elle renvoie aux yeux des factions palestiniennes. Un accord de cessez-le-feu à Gaza ainsi que le retrait de Tsahal de l’enclave seront néanmoins nécessaires pour toute forme de mise en œuvre des accords. De son côté, Israël continue de s’opposer fermement à toute participation du Hamas dans la gouvernance de Gaza.

Sources
  1. Publication sur X (Twitter) de CGTN, 23 juillet 2024.
  2. Christian Shepherd, Vic Chiang et Suzan Haidamous, « China says Hamas and Fatah sign ‘Beijing declaration’ on Palestinian unity », The Washington Post, 23 juillet 2024.
  3. « Al Mayadeen obtains Palestinian faction’s crucial Beijing declaration », Al Mayadeen, 22 juillet 2024.