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Points clefs
- En 5 ans, le parti conservateur passe de 356 sièges à 121, et de 14 millions d’électeurs à 6,7 millions.
- Côté travailliste, malgré l’ampleur de sa victoire, avec 33,8 % des voix, Keir Starmer fait à peine mieux que les 32,1 % de Jeremy Corbyn en 2019 et nettement moins que les 40 % glanés par le même Corbyn en 2017.
- Avec 11,1 % des voix et 72 élus, les libéraux-démocrates envoient la troisième plus grande délégation à Westminster.
- En pratique, les travaillistes n’étaient qu’à 83 000 voix bien réparties à travers le pays de basculer d’une large majorité à un parlement bloqué sans majorité.
- Dans 171 des sièges perdus par les conservateurs, Reform, le nouveau parti de Nigel Farage, a un score supérieur à l’écart entre les conservateurs et les travaillistes.
- À titre de comparaison, le Rassemblement National, avec 33 % des suffrages au premier tour des législatives françaises, aurait dans le système britannique obtenu 259 sièges.
- Avec 9 sièges, le Scottish National Party (SNP) connaît son pire résultat depuis 2010.
1 — La deuxième pire défaite des Conservateurs depuis la Seconde Guerre mondiale
C’est peu dire que le choix d’une élection anticipée n’aura pas été couronné de succès.
En l’espace de cinq ans, le parti de Rishi Sunak est passé de 356 sièges à 121, et de 14 millions d’électeurs à 6,7 millions 1 — soit une baisse de 20 points dans les urnes et une déperdition de voix inédites dans l’histoire britannique.
Le parti a été pris en tenaille sur sa droite et sur sa gauche. Seuls 52 % des électeurs de 2019 lui sont restés fidèles tandis que 23 % ont fait le choix d’un candidat Reform. À leur gauche, 13 % ont soutenu le Labour et 7 % les libéraux-démocrates.
C’est donc logiquement que Rishi Sunak, le cinquième premier ministre conservateur depuis leur retour au pouvoir en 2010, a annoncé sa démission de la tête du Parti conservateur vendredi matin : « au pays j’aimerais avant tout vous dire que je suis désolé ».
Après quatorze ans de règne, les conservateurs de Sunak auront sans doute payé une forme d’usure. Mais les dernières années ont été particulièrement douloureuses pour l’image du parti, qui a vu pas moins de quatre premiers ministres se succéder entre 2019 et 2024. Boris Johnson a dû démissionner en 2022 pour avoir menti devant la chambre des Communes sur les fêtes tenues au 10 Downing Street en pleine pandémie de Covid-19. La même, Liz Truss aura été forcée de démissionner après seulement 49 jours au poste de Première ministre pour avoir créé une panique sur les marchés financiers en annonçant 50 milliards de baisses d’impôts non-financées.
Encore récemment, l’image du parti aura été écornée par des députés pariant sur leur propre défaite ou sur la tenue d’une élection anticipée à quelques heures de l’annonce de Rishi Sunak de dissoudre la chambre des Communes 2.
À noter, cette défaite en nombre de sièges correspond également à la disparition d’une partie du leadership conservateur. La chute de ces figures clefs s’observe à travers une statistique édifiante : à la suite de ces élections, il y a plus de membres de la Chambre des Communes qui étaient membres du dernier gouvernement de Gordon Brown en 2010 que d’élus qui faisaient parti de celui de Boris Johnson en 2022.
A — Géographie d’une chute
La claque se répartit de façon uniforme sur le territoire du Royaume-Uni.
Le fameux « mur rouge » qui avait basculé du côté de Boris Johnson est largement revenu aux mains des travaillistes — 7 sièges dans le Nord-Est, 25 dans le Nord-Ouest.
Dans le Sud ce sont non seulement les travaillistes mais aussi les libéraux-démocrates qui taillent des croupières à la droite et qui se partagent en deux 90 sièges tory.
Les derniers mohicans conservateurs se concentrent dans des sièges principalement ruraux du Sud et du centre de l’Angleterre — même si les conservateurs contrôlent désormais moins de la moitié des sièges les plus ruraux du Royaume-Uni 3.
B — Premières leçons des chiffres
Malgré cette mauvaise soirée, le résultat reste moins mauvais qu’anticipé par les pronostics des sondeurs — les estimations allant de 126 sièges (More in Common) à 64 (Survation).
De nombreux députés conservateurs de premier plan ont malgré tout perdu leur siège hier soir.
On peut citer l’ancienne première ministre Liz Truss, la secrétaire à l’éducation Gillian Keegan, ou encore la leader de la Chambre des communes Penny Mordaunt — qui faisait pourtant partie des favoris à la succession de Rishi Sunak 4.
Pour reprendre la tête du parti conservateur, les bookmakers misaient la semaine dernière sur un duel entre l’ancienne Secrétaire d’État aux Affaires et au Commerce Kemi Badenoch et l’ex-ministre d’État à la Sécurité Tom Tugendhat 5.
2 — Un colosse électoral aux pieds d’argile : s’agit-il vraiment d’une vague Labour ?
Les travaillistes retrouvent 10 Downing Street en position de force après 14 ans d’opposition et avec 412 des 650 sièges de la chambre des Communes. C’est un triomphe et la plus ample victoire Labour depuis Tony Blair et ses 418 sièges en 1997 qui le propulsera pour son premier mandat.
La carte de la victoire du Labour impressionne d’abord par son uniformité à travers le pays.
Le parti reste extrêmement dominant à Londres mais aussi au Pays de Galles, le West Midlands, le Yorkshire, le Nord-Est et le Nord-Ouest. En Écosse, les travaillistes font un retour triomphal en passant d’un seul siège à 37. Un retour au premier plan neuf ans après la perte de 39 sièges au profit des nationalistes écossais en 2015.
Selon le sondeur Focal Data, le Labour est en tête dans toutes les catégories socio-professionnelles, ethniques et d’âge à l’exception des électeurs de plus de 65 ans.
Cependant malgré l’ampleur de la victoire travailliste, avec 33,8 % des voix, Keir Starmer fait à peine mieux que les 32,1 % de Jeremy Corbyn en 2019 et nettement moins que les 40 % glanés par le même Corbyn en 2017.
En effet, si la part des suffrages des travaillistes a augmenté en Écosse de 19 %, les résultats sont globalement mitigés ailleurs. +5 % dans l’Est, +4 % dans le West Midlands, mais aussi -5 % à Londres et au Pays de Galles 6.
Ce gain de sièges considérable est principalement le résultat de l’écroulement du parti conservateur et de l’efficience de la répartition géographique du vote Labour. En effet, avec 44 sièges par million d’électeurs — contre 20 en 2019 —, les travaillistes font nettement mieux que les conservateurs avec 17 sièges par million d’habitants.
Cette relative contre-performance sur le nombre de voix relatives aux sondages et par rapport aux deux élections précédentes pourrait à terme relancer le débat sur le positionnement du parti sous Keir Starmer, notamment parmi les travaillistes les plus à gauche.
3 — Farage élu pour la première fois : comment comprendre la percée de l’extrême droite Brexit
« Guess who’s back ? »
C’est avec ces mots que Nigel Farage a annoncé son retour au premier plan de la politique britannique. Le fondateur du UK Independence Party (UKIP), puis du Brexit Party devenu Reform, est venu reprendre en main ce véhicule électoral à la suite de l’annonce des élections. Avant ce nouveau comeback, le chantre du Brexit avait déjà annoncé prendre sa retraite politique à deux reprises — à la suite du référendum de 2016 puis au moment du départ définitif du Royaume-Uni de l’Union en 2020.
Ce retour — couronné de succès — laissera sans doute quelques frustrations à ses partisans.
En effet, côté pile, Reform récolte environ 6 millions de voix et Farage entre à la Chambre des Communes pour la première fois de sa carrière. Côté face, sa formation n’aura que 5 sièges — soit moins de 1 % des sièges pour 14 % des suffrages exprimés. C’est une déception si l’on garde en mémoire que les premières prévisions jeudi soir donnaient à Reform 13 sièges.
Le vote Reform est sans surprises très fortement lié au vote Brexit de 2016 : plus on a voté Leave en 2016 dans sa circonscription, plus celle-ci a plébiscité Reform en 2024 7.
D’un point de vue géographique, Reform gagne le plus de suffrages dans les circonscriptions où l’on conduit le plus pour aller au travail, sans pour autant être un vote purement rural
La menace Farage avait été identifiée depuis longtemps à droite, et cela fait des mois que les conservateurs laissaient miroiter la possibilité de l’intégrer dans le parti.
Comme le souligne Sir John Curtice, dans 171 des sièges perdus par les conservateurs, Reform a un score supérieur à l’écart entre les conservateurs et les travaillistes. Un front uni aurait-il permis aux conservateurs de limiter la casse ? Pas tant que cela, semble-t-il, selon un sondage qui estime que seuls 36 % des électeurs de Reform avait comme second choix le parti conservateur, contre 16 % pour le parti travailliste 8.
4 — Les prodromes d’un vote identitaire ?
Encore moins visible, au premier abord, que les quatre sièges de Reform, cinq députés indépendants de gauche ont été élus. À la tête de ce mouvement, on retrouve l’ancien leader travailliste Jeremy Corbyn.
Malgré ce petit nombre de députés, ces « indépendants » auront fait mal aux travaillistes : cinq des sept sièges perdus par le parti de Keir Starmer sont à mettre à leur débit. On compte parmi ces éliminés des figures importantes comme le secrétaire d’État au Travail et aux Retraites du shadow cabinet Jonathan Ashworth. D’autres poids lourds de la gauche s’en sortent de très peu, comme le Secrétaire d’État à la Santé et à la Sécurité sociale du shadow cabinet Wes Streeting, qui sauve son siège avec seulement 528 voix d’avance.
Le cœur des revendications de ces indépendants s’est concentrée sur la position de Keir Starmer sur le conflit Israël-Hamas, jugée trop favorable à Tel-Aviv. Dans son discours de réélection, Jeremy Corbyn se présentait comme défenseur des électeurs qui « souhaitent un gouvernement qui, sur la scène internationale, recherche la paix et non la guerre, et qui ne permette pas que perdurent les terribles conditions qui prévalent actuellement à Gaza. »
Ce discours aura eu une forte résonance chez les électeurs musulmans : dans les circonscriptions avec une population qui compte au moins 15 % de musulmans, le Labour a perdu en moyenne 19,3 % des voix exprimées par rapport à 2019. La stratégie de Corbyn a donc payé : plus une circonscription compte de musulmans, plus le Labour y aura perdu des voix 9.
5 — Un système bipartisan en respiration électorale artificielle
La domination électorale du duopole travailliste et conservateur est en train de se lézarder.
Avec 58 % des voix cumulées c’est le plus faible total enregistré depuis 1918, et une chute de 20 points par rapport à 2019 10. Et cela semble être une tendance : un député élu en 2024 a en moyenne 6 700 voix d’avance contre 11 200 en 2019 11.
En pratique les travaillistes n’étaient finalement qu’à 83 000 voix bien réparties à travers le pays de basculer d’une large majorité à un parlement bloqué sans majorité 12.
Pour autant, le système électoral continue à fournir une majorité parlementaire nette au Labour avec 65 % des sièges pour seulement 34 % des voix.
À titre de comparaison, le Rassemblement National, avec 33 % des suffrages au premier tour des législatives françaises, aurait dans le système britannique obtenu 259 sièges.
En utilisant l’index de Gallagher — qui mesure la disproportionnalité entre suffrages exprimés et sièges attribués — on trouve un score de 23,78 : c’est le résultat électoral le plus disproportionné de toutes les démocraties dans des pays développés (à titre de comparaison la France était à 12,81 pour l’élection législative de 2022) 13.
6 — Le Royaume-Uni et le Brexit
Le gouvernement de Keir Starmer est entièrement composé de personnalités politiques qui avaient voté pour le maintien lors du référendum.
Starmer a déclaré que le Royaume-Uni ne rentrerait pas dans l’Union de son vivant et son gouvernement s’est engagé à rester en dehors du marché unique. Mais on note que le Labour est favorable au respect de l’autorité de la Cour européenne de justice.
Comme le disait David Lammy dans ces pages, les travaillistes ne veulent pas contourner Bruxelles, mais souhaitent une relation plus étroite avec l’Union et les États membres fondée sur des partenariats notamment en matière de sécurité et de politique étrangère.
7 — Securonomics : le Royaume-Unie à l’ère de la sécurité économique
Que laisse présager la victoire du Labour pour l’économie britannique ?
Il y a quelques mois, la Chancelière de l’Échiquier du gouvernement Starmer avait exposé de manière complète et programmatique sa doctrine des securonomics, dont nous avions analysé la teneur.
S’inspirant clairement de l’expérience de l’administration Biden, Rachel Reeves y annonçait essentiellement un État plus actif pour assurer la transformation verte de l’économie via des investissements dans les batteries ou la décarbonisation des industries ou encore la création d’une société nationale d’électricité, Great British Energy.
Toutefois, dans la lignée du visage de crédibilité que veut donner le parti travailliste sous le leadership de Starmer, la stabilité et le sérieux budgétaire sont également au cœur de son message : elle propose de nouvelles règles budgétaires, souhaite réduire la dette et le déficit et refuse d’augmenter les impôts en dehors de quelques niches fiscales à supprimer. En face, les besoins en services publics sont immenses : le NHS est en crise, les délais se rallongent et les britanniques perdent confiance, les autorités locales vivent une crise budgétaire : en octobre dernier, la seconde ville du pays, Birmingham, s’est déclarée incapable de couvrir ses dépenses, le format des forces armées n’est pas adapté à un monde devenu plus dangereux, le pouvoir d’achat est en forte baisse. Le Labour a promis de prendre à bras le corps certains de ces problèmes, en premier lieu le NHS et la défense. Et pour les financer, Rachel Reeves compte sur le redémarrage de la croissance plutôt que sur les hausses d’impôt. Il reste à voir si cette promesse de campagne se concrétise.
8 — L’agonie des nationalistes écossais
En ayant glané 48 des 57 sièges écossais en 2019, le Scottish National Party (SNP) avait beaucoup à perdre mais ne devait pas s’attendre à ne récupérer que 9 sièges : c’est son pire résultat depuis 2010.
Complètement éliminé de la « ceinture centrale » qui va de Glasgow à Edinburgh, le parti nationaliste se retrouve désormais relégué dans les Highlands.
C’est la continuation de plusieurs mois très difficiles pour le SNP, qui est majoritaire au parlement écossais de Holyrood. L’ex-dirigeante du parti et First Minister Nicola Sturgeon a été poussé à la démission en 2023, suite à une série d’accusations de détournement de fonds impliquant son mari. Son successeur Humza Yousaf a quant à lui été évincé en mai — en toile de fond : des querelles sur l’accord de gouvernement entre SNP et verts écossais.
La perspective d’un second référendum sur l’indépendance — véritable cheval de bataille de Sturgeon — semble désormais s’éloigner pour un temps, d’autant que les sondages donnent une majorité aux unionistes.
Le nouveau First Minister John Swinney aura pour mission de remettre le parti en selle d’ici mai 2026, date butoir pour les élections parlementaires écossaises.
9 — Le désenclavement du vote vert
Moins médiatiques que le Reform de Nigel Farage, les verts de Carla Denyer ont connu une excellente soirée électorale avec 7 % des suffrages. Il s’agit de leur record historique.
Cette élection permet aux verts de sortir pour la première fois de leur fief de Brighton Pavilion : gagné en 2010 par Caroline Lucas, c’était le premier et le seul siège de l’histoire du parti écologiste. En plus de Brighton, le parti compte donc désormais trois sièges supplémentaires.
Si deux des trois sièges gagnés ont été pris à la droite contre seulement un à la gauche, il s’agit avant tout d’un vote d’électeurs de gauche déçus de Keir Starmer. Comme le souligne Sir John Curtice, les verts ont en effet davantage progressé dans des sièges détenus par les travaillistes que par des conservateurs.
Avec un éparpillement des voix souvent sanctionné par le mode de scrutin, les verts ont su se concentrer sur quelques candidats clefs pour performer.
10 — Les libéraux font un retour triomphal au second plan
Avec 11,1 % des voix et 72 élus, les libéraux-démocrates envoient la troisième plus grande délégation à Westminster.
Autrefois l’un des grands partis politiques britanniques, ayant fourni de nombreux premiers ministres, les libéraux-démocrates se retrouvent relégués au second plan depuis le début du siècle.
Si la coalition de 2010 avec les conservateurs de David Cameron les propulsent au pouvoir en tant que junior partners elle aura aussi durablement abîmé l’image du parti qui chutera de 8,8 % des voix et 57 sièges en 2010 à 1,2 % des voix et 8 sièges en 2015.
C’est donc un retour au second plan pour le parti d’Ed Davey qui récupère même les circonscriptions de Witney, Maidenhead et Henley and Thame, anciennement celles de David Cameron, Theresa May et Boris Johnson.
Partisans pas totalement désintéressés de la proportionnelle via un scrutin à vote unique transférable, les libéraux vont-ils continuer à pousser vers une réforme du mode de scrutin au moment où celui-ci leur donne 11 % des sièges avec 11 % des voix ? Ce n’est pas dit — surtout quand, du côté de Nigel Farage, on pousse aussi pour un scrutin proportionnel.
Sources
- Lukas Audickas, et al. « UK Election Statistics : 1918-2019 – a Century of Elections. », House of Commons Library, février 2020.
- Lukas Audickas et al., « UK Election Statistics : 1918-2019 – a Century of Elections », House of Commons Library, février 2020.
- Lizzie Bowler, et al., « Live Results Map of the UK General Election », Financial Times, 6 juillet 2024.
- Sam Freedman [@Samfr], « Some Tory MPs who lost tonight : Liz Truss, Gillian Keegan, Michelle Donelan, Penny Mordaunt, Johnny Mercer, Mark Harper, Alex Chalk, Mark Harper, Lucy Frazer, Jacob Rees-Mogg, Jonathan Gullis, Brendan Clarke-Smith, Andrea Jenkyns, Phillip Davies, Miriam Cates, Greg Hands, Mark Jenkinson », X, 5 juillet 2024, en ligne.
- Oddschecker, « British Politics — next Conservative Leader Betting Odds », Oddschecker. Voir aussi : Connie Dakers et Alex Dimsdale, « Election Results Map : How Every Seat Voted across the UK. », Inews, 5 juillet 2024.
- Tom Calver Menzies, et al., « General Election 2024 Results Map and Charts » The Times, 6 juillet 2024.
- John Burn-Murdoch [@jburnmurdoch], « Superb chart here from @vin_viz that illustrates one of the key shifts that has brought us this election result : Reform is now the party for people who voted Leave.The Conservatives are the party for … ? », X, 5 juillet 2024, en ligne.
- Luke Tryl [@Luke Tryl], « Barely more than a third of people who voted Reform yesterday said they might have voted Conservative. Our new poll conducted since 10pm yesterday finds the assumption simply adding up Tory & Reform UK votes would make a single combined block is likely to be wrong », X, 5 juillet 2024, en ligne.
- Anna Gross, « Labour Loses Seats over Gaza Stance », Financial Times, 9 juillet 2024.
- John Burn-Murdoch [@jburnmurdoch], « You can draw a straight line from 1987 to 2024 tracing declining support for the three major parties. 2017 and 2019 were Brexit elections, which united disparate coalitions of voters, giving a false sense of stability. This year we’re seeing the chaos that was always lurking. », X, 5 juillet 2024, en ligne.
- Tom Calver [@TomHCalver], « It’s absolutely bonkers how much more marginal Britain has become. With most results in, the average seat majority looks to be about 6,700, down from 11,200 in 2019. We have a Labour landslide, yet at the constituency level seats are tighter than any point since 1945 », X, 5 juillet 2024, en ligne.
- Tom Calver [@TomHCalver], « Sunak will be gutted – in the end he was just 83,000 votes (technically) from depriving Starmer of his majority », X, 6 juillet 2024, en ligne.
- Leslie Knope [@adb0wen], « Mathematically the UK election result is the second most disproportionate parliamentary election result in *any advanced democracy ever* Gallagher Index score of 23.78 for the UK election (developed world record is 25.25) », X, 5 juillet 2024, en ligne.