Au Parlement européen, les partis d’extrême-droite s’apprêtent à former un nouveau groupe autour de l’AfD

Le parti allemand d’extrême-droite Alternative für Deutschland (AfD) a été exclu du groupe parlementaire européen Identité et démocratie (ID) en mai, deux semaines avant les élections européennes, suite aux propos tenus par l’ex-tête de liste allemand Maximilian Krah qui avait déclaré qu’un « SS n’était pas automatiquement un criminel ». 

Depuis, l’AfD — qui dispose de 15 eurodéputés (+4) dans la nouvelle législature — n’appartient à aucun groupe, tout comme une demi-douzaine environ d’autres formations d’extrême-droite.

• Afin de jouir d’une plus grande influence au Parlement, l’AfD est sur le point de s’allier avec 8 autres partis afin de former un nouveau groupe parlementaire qui devrait porter pour nom « Les Souverainistes »¹. Celui-ci devrait initialement compter 34 membres.
• Selon plusieurs sources au fait des discussions, la formation de ce nouveau groupe devrait être officialisée jeudi 27 juin². Un minimum de 23 membres issus de 7 pays est requis pour créer un nouveau groupe parlementaire.
• Les 9 partis susceptibles de constituer le futur groupe « Les Souverainistes » sont : l’AfD (Allemagne), la Konfederacja (Pologne), Renaissance (Bulgarie), SOS (Roumanie), Se Acabó La Fiesta (Espagne), Niki (Grèce), Republika (Slovaquie) et Mi Hazánk (Hongrie). L’eurodéputée française de Reconquête, Sarah Knafo, devrait également en faire partie.

Avec 15 membres sur 34, l’AfD sera la force dominante de ce nouveau groupe dont le programme reposera essentiellement sur la déclaration de Sofia signée en avril dernier par 8 partis européens d’extrême-droite³. Articulée autour de trois points, celle-ci dénonce la « crise existentielle » face à laquelle l’Europe se trouverait et propose de : mettre fin à la « domination des intérêts des entreprises et des institutions financières internationales », au « pouvoir d’une bureaucratie irresponsable » et plaide pour entrer dans des « négociations de paix avec la Russie »⁴.

La création ce cet huitième groupe parlementaire européen donnerait davantage de poids à l’aile droite européenne (CRE et ID) face au recul des partis centriste Renew et écologiste Verts/ALE. La ligne des Souverainistes serait néanmoins beaucoup plus extrême et proche des intérêts russes que la position défendue par les Conservateurs et réformistes européens.