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La projection exclusive réalisée par le Groupe d’études géopolitiques et sa revue scientifique BLUE à partir de l’ensemble des sondages portant sur les élections européennes du 6-9 juin, donne le Parti populaire européen (PPE) en tête avec 180 sièges (-7), suivi des Socialistes et Démocrates (S&D) avec 136 sièges (-12) et de Renew Europe (RE) avec 87 sièges (-10). Malgré des pertes, les trois groupes centristes pro-européen conserveraient ainsi leurs trois premières places, s’arrogeant environ 56 % des sièges. 

Projection de sièges en amont des élections européennes de 2024

  • Par rapport à la distribution de l’hémicycle post-Brexit, le centre-droit peut espérer se distinguer en Espagne (Parti populaire, +11) et le centre-gauche en France (PS-Place publique, +7), mais les deux groupes connaîtront probablement un recul dans une majorité d’États membres. Les pertes sont plus importantes, proportionnellement, pour les libéraux, en net recul en France (Renaissance et alliés, -8) et en Espagne (Ciudadanos, -8). 
  • Le groupe national-conservateur des Conservateurs et réformistes européens (CRE) arrive en quatrième position dans notre projection avec 82 sièges, cinq sièges seulement derrière les libéraux.
  • Il enregistre des hausses notamment en Italie (Fratelli d’Italia, +16), en Roumanie (Alliance pour l’unité des Roumains, +9), en France (Reconquête, +5) et en Espagne (Vox, +2), qui compensent largement les pertes accusées par le groupe en Pologne (Droit et Justice, -8) et aux Pays-Bas (Forum pour la Démocratie, -4). 
  • L’autre groupe d’extrême droite, Identité et Démocratie (ID), devrait progresser dans une majorité d’États, et principalement en France (Rassemblement national, +8), aux Pays-Bas (Parti pour la Liberté, +6), au Portugal (Chega, +3), en Autriche (Parti pour la Liberté d’Autriche, +3) et en Bulgarie (Renaissance, +3). Mais les pertes de la Ligue en Italie (-22) et l’exclusion de l’Alternative pour l’Allemagne (-11) ne donne au groupe que 65 élus dans notre projection, en baisse de 9 sièges.
  • Avec respectivement 54 et 40 sièges, le groupe des Verts / Alliance libre européenne (Verts/ALE) et le groupe de la Gauche GUE/NGL prennent les deux dernières places. Alors que GUE/NGL reste stable, les Verts accusent une baisse particulièrement prononcée, perdant 13 sièges par rapport aux élections de 2019. Les pertes sont fortes en Allemagne (-9) et en France (-8), deux États qui fournissent plus de la moitié du contingent du groupe actuellement 
  • Les quelques sièges gagnés dans des États où les Verts ont émergé plus récemment — Italie, Espagne, Croatie — ne suffisent pas à compenser ces reculs majeurs.
  • Notre projection prédit un total de 76 députés issus de partis actuellement non-inscrits ou qui ne sont affiliés à aucun groupe au Parlement européen. 
  • Parmi ces 76 députés, 38 seraient membres de partis d’extrême droite, 23 de partis de gauche ou d’extrême gauche, et 15 d’autres formations. En ajoutant les 38 députés d’extrême droite aux élus d’ID, des CRE et du PPE, on aboutit à un total de 364 sièges. La majorité étant de 361 sièges, les forces politiques de droite et d’extrême droite au sens large disposeraient d’une majorité de blocage au sein du parlement, même sans la participation des libéraux. 
  • Le déplacement vers la droite apparaît net, les libéraux de Renew se trouvant désormais positionnés à gauche du centre.

Dans les grands États, il y a des incertitudes importantes concernant les partis proches du seuil minimal de 5 %, à obtenir pour envoyer des députés au Parlement. C’est notamment le cas, en France, des listes des Écologistes (Verts/ALE, autour de 5 %) et de Reconquête (CRE, autour de 5 %) et, en Italie, de la liste libérale États-Unis d’Europe (RE, autour de 4 %).

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