• L’économie internationale fait face à une rupture des chaînes de valeur : les entreprises sont confrontées à des pénuries, notamment de composants électroniques. Est également en cause l’augmentation considérable des coûts du transport maritime depuis début 2020, avec une multiplication par cinq du prix de transport d’un conteneur. Le rapport du Cnuced insistait alors sur la relocalisation et la diversification des chaînes de valeur, annonciatrices d’un nouveau type de mondialisation1.
       
  • Les tensions issues de la pandémie et qui ont explosé pour la plupart au printemps 2021 ne connaîtront quasiment aucune issue avant au moins 2023, selon la plupart des analystes. Les pénuries s’expliquent en effet tant par la surchauffe économique post-confinements – la demande pour les semi-conducteurs, l’acier, le plastique, le papier, l’aluminium, etc. étant massive -– que par une offre stagnante voire en baisse, issue d’un nombre réduit de producteurs. Le retour des restrictions en Asie depuis l’automne n’améliore pas les choses. Si la plupart des entreprises ont annoncé en 2021 augmenter leurs lignes de production pour répondre à la demande, ces constructions d’usines prennent du temps et ne se feront pas en quelques mois. Aucune véritable amélioration n’est donc prévue pour 2022.
  • Les semi-conducteurs sont des matériaux essentiels pour l’économie mondiale et la sécurisation de leurs chaînes d’approvisionnement est devenue une priorité stratégique pour l’Europe. « On retrouve les semi-conducteurs dans quasiment tous les produits du marché : des écouteurs aux ordinateurs, en passant par les voitures et les machines lourdes qui produisent tous les autres biens » affirmait le Premier ministre belge Alexander De Croo dans son discours au Collège d’Europe. Ce dernier insistait sur la dépendance à ce matériau : « Sans les micropuces, notre économie s’effondrerait, mais voilà le problème : alors que l’Europe est à la pointe mondiale en matière de R&D, que nous sommes les plus gros utilisateurs de semi-conducteurs au monde, tous les producteurs sont soit américains soit asiatiques ».
  • Les conditions de travail chez Amazon, une entreprise très sollicitée pendant la période de Noël, font de nouveau l’objet de critiques après la mort de six employés dans l’effondrement d’un entrepôt aux États-Unis. Dans leur article pour le Grand Continent, Maria Enrica Virgillito et Andrea Roventini affirmaient que « les mois à venir nous diront si les problèmes du modèle économique impulsé par Amazon trouveront leur place dans les politiques et les débats européens » alors que « le succès incontestable d’Amazon est dû à une série de tendances de long terme responsables d’une grande partie des problèmes de l’économie américaine et de la société elle-même. ».