• Le premier tour des élections régionales et départementales a eu lieu dimanche dernier en France. Les résultats ont donné la droite largement en tête, ses candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix dans une majorité des régions métropolitaines (à l’échelle nationale, le parti Les Républicains a recueilli plus de 28 % des voix). Les partis de gauche ont quant à eux obtenu de meilleurs résultats que ceux espérés : les partis qui forment le « bloc de gauche » (à savoir le Parti Socialiste, EELV, LFI et le PCF) ont obtenu plus de 34 % des votes à l’échelle nationale.
  • Pour le moment, les grands perdants de ce premier tour ont été La République en Marche et le Rassemblement National. Ce dernier accuse une contre-performance, puisque ses résultats sont en-deçà de ceux prévus dans les sondages d’opinion. Marine le Pen a exhorté ses électeurs « au sursaut », l’abstentionnisme semblant avoir cette fois-ci favorisé les partis sortants.
  • Les candidats du parti présidentiel ont obtenu des résultats décevants, malgré l’engagement de nombreux ministres dans la campagne, dont le garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti et le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin dans les Hauts-de-France. La liste de Laurent Pietraszewski sur laquelle ils figuraient a été éliminée dès le premier tour.
  • Le taux de participation historiquement faible à ces élections a été, au-delà des résultats, l’élément le plus marquant de ce premier tour, puisque plus de 66 % des électeurs inscrits ont fait le choix de ne pas se déplacer dans les bureaux de vote : soit un total d’environ 31 millions d’électeurs sur plus de 48 millions.
  • Durant la semaine qui a séparé le premier tour du second, certains candidats ont adopté des stratégies d’alliances. Julien Bayou (EELV) en Île-de-France s’est allié à Audrey Pulvar (PS) et à Clémentine Autain (LFI), afin de concurrencer la présidente sortante, Valérie Pécresse, en tête avec 36 % des votes au premier tour. En PACA, c’est le candidat écologiste Jean-Laurent Félizia qui a appelé ses électeurs à donner leurs voix à Renaud Muselier, candidat Les Républicains, afin de faire barrage au candidat du RN Thierry Mariani, en tête au premier tour avec presque 38 % des voix.
  • Ce photomontage qui a fait le tour de Twitter, suscitant de vives réactions de toutes parts, est l’œuvre du journaliste activiste Léo Lefrançois. Certains, comme le colistier de Valérie Pécresse, Patrick Karam, l’ont qualifiée comme étant de « mauvais goût », y voyant une référence à des attentats en Syrie. Ces accusations n’ont pas empêché le candidat écologiste de la poster sur son compte Twitter pour illustrer la nouvelle alliance des gauches en Île-de-France. 
  • Récemment, François Hublet a signé dans Le Grand Continent une note dans laquelle il se penchait sur le mode de scrutin « mixte » propre aux élections régionales françaises – une quasi-exception en Europe – et concluait que ce modèle semble aujourd’hui dépassé. Partant du constat que ce scrutin mixte présente des failles structurelles, il propose entre autre : de rétablir un scrutin proportionnel de liste à un tour à l’échelle régionale (avec un seuil de 5 % ou 10 %), d’instaurer des mécanismes de « secours » en cas d’absence de majorité, ainsi qu’un exécutif resserré spécifique dans chaque région, plus propice au partage des tâches.
  • L’attention de tous les observateurs porte principalement ce dimanche 27 juin sur le taux de participation, qui promet d’être un indicateur pertinent pour confirmer les tendances initiées au premier tour, ou provoquer à l’inverse un renversement qui bénéficierait principalement à LREM et au Rassemblement National. Les résultats définitifs seront publiés dans la soirée.