À l’inverse de la tendance mondiale, marquée par une déforestation croissante, la couverture forestière en Europe augmente chaque année. Le continent est ainsi beaucoup plus vert qu’il ne l’était au début du siècle, les forêts couvrant désormais 39 % de la surface totale (soit 160 millions d’hectares), contre 33,5 % en 2000 (152 millions d’hectares).

  • Entre 1990 et 2020, la superficie forestière européenne a augmenté d’environ 10 %, soit 14 millions d’hectares ou la surface de la Hongrie et de la Slovaquie réunies.
  • Les pays scandinaves disposent des territoires les plus boisés — jusqu’à plus de 60 % en Finlande et en Suède —, tandis qu’aux Pays-Bas, seulement 10 % de la surface du pays est recouverte d’arbres.
  • Depuis le milieu des années 1990, le continent européen concentre une plus grande part de la superficie forestière mondiale que l’Amérique du Sud : 25,1 % contre 20,5 % cette année.

Les forêts européennes jouent un rôle majeur en tant que puits de carbone. Chaque année, les forêts du continent séquestrent dans leur biomasse environ un dixième des émissions de dioxyde de carbone produites dans d’autres secteurs (soit environ 436 Mt d’équivalent dioxyde de carbone par an entre 1990 et 2022) 1. Cette capacité est toutefois en baisse depuis 2020 en raison de pressions naturelles et anthropiques croissantes.

  • En 2024, le puits de carbone forestier moyen entre 2020 et 2022 a diminué d’environ 27 % par rapport à la période 2010-2014 2.
  • Ce déclin pourrait être davantage marqué cette année en raison du changement climatique, qui rend les vagues de chaleur et les sécheresses plus fréquentes, ce qui contribue à réduire la croissance des arbres.

Plus que leur exploitation — notamment pour la culture des sapins de Noël —, ce sont surtout les incendies qui menacent à la fois la pérennité des forêts européennes et leur effet « refroidissant ». Avec plus d’un million d’hectares brûlés au cours de l’année 2025, l’Europe a vécu son année la plus destructrice depuis au moins 2006, contribuant à l’émission de 38 millions de tonnes de CO2, soit un chiffre supérieur aux émissions totales de la Suède.

  • À l’échelle mondiale, le World Resources Institute estime que les incendies extrêmes ont entraîné une absorption de carbone nettement inférieure à la normale par les forêts en 2023 et 2024 3.
  • Au cours de ces deux années, les forêts n’ont absorbé qu’un quart du dioxyde de carbone qu’elles absorbent en moyenne chaque année. L’année 2023 a quant à elle été marquée par le plus faible puits de carbone forestier depuis plus de deux décennies.
Sources
  1. State of Europe’s Forests 2020, Ministerial Conference on the Protection of Forests in Europe – Forest Europe.
  2. Migliavacca, Mirco, Grassi, Giacomo, Bastos, Ana, et al., « Securing the forest carbon sink for the European Union’s climate ambition », Nature, 2025, vol. 643, n°8074, p. 1203-1213.
  3. Nancy Harris et Melissa Rose, World’s Forest Carbon Sink Shrank to its Lowest Point in at Least 2 Decades, Due to Fires and Persistent Deforestation, World Resources Institute, 24 juillet 2025.