Le président sud-africain Cyril Ramaphosa expliquait dans nos pages en mars que le sommet de Johannesburg qui s’ouvre demain, samedi 22 novembre, devrait permettre de « réaffirmer l’importance d’une croissance économique inclusive ».
Il s’agit du premier sommet du groupe à se tenir sur le continent africain depuis la création du G20, en 1999.
- Pretoria entend s’appuyer sur l’entrée en 2023 comme membre permanent de l’Union africaine dans le G20, lors du sommet de New Delhi, pour faire peser davantage les priorités du Sud sur les normes économiques internationales.
- Ramaphosa explique : « Le fardeau de la dette freine la croissance, les effets du changement climatique nous touchent de manière disproportionnée et les règles du commerce mondial doivent être plus équitables. Il ne s’agit pas là de préoccupations abstraites, elles affectent la vie de millions de personnes à travers notre continent ».
- Ce G20 s’inscrit à contre-courant de la nouvelle vague trumpiste, mais ne devrait pas avoir de débouché structurant.
- Selon une source européenne proche du dossier, en raison de l’absence américaine, le communiqué final sera adopté mais aucun engagement n’est attendu.
Les dirigeants du groupe se réunissent chaque année depuis 2008. Trump a toutefois annoncé son intention de boycotter l’événement cette année. Il s’agira du premier sommet du G20 sans la participation d’un président américain.
- Jeudi 20 novembre, Cyril Ramaphosa a déclaré que les États-Unis avaient changé d’avis concernant leur participation au G20 et que des discussions étaient en cours pour déterminer la forme que pourrait prendre leur implication. La porte-parole de la Maison Blanche a contredit ces propos, affirmant que les États-Unis ne participeraient pas aux discussions officielles, mais que l’ambassadeur ou un représentant de l’ambassade en Afrique du Sud serait simplement présent pour officialiser le fait que les États-Unis seront l’hôte du G20 en 2026.
- Le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le dirigeant chinois Xi Jinping, le président indonésien Prabowo Subianto, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ainsi que le président argentin Javier Milei devraient également manquer le rendez-vous.
- Ainsi, sur les 19 membres du groupe, seulement 13 devraient être présents à Johannesburg.
L’absence de Donald Trump de la rencontre constituera la culmination de plusieurs mois de boycotts par des responsables américains.
- En février, le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait déjà déclaré qu’il refuserait d’assister au sommet de Johannesburg, reprenant les accusations portées par Musk concernant une prétendue « confiscation des terres ».
- Il avait également refusé de participer à des réunions de préparation.
- Rubio dénonçait notamment le thème de la rencontre, « Solidarité, égalité et durabilité », qu’il voyait comme une manière détournée de parler de « DEI, diversité, équité et inclusion, et changement climatique ».
- Depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump, des responsables américains ont rejeté l’utilisation des termes « transition », « soins de santé universels » ou « équité » dans les documents du G20.
- Plusieurs groupes de travail n’ont pas été en mesure de produire de déclarations communes cette année et ces dernières ont laissé place à des « résumés » des discussions, qui ne traduisent toutefois pas de position commune 1.
Sources
- John Eligon, « Trump Officials Are Policing Words and Foiling Deals at G20 Summit », The New York Times, 15 novembre 2025.