Le parti Démocrates 66 (D66), membre du groupe Renew, a emporté 26 sièges sur les 150 que compte la Deuxième chambre lors des élections qui se sont tenues hier, mercredi 29 octobre, aux Pays-Bas.

  • La formation politique sociale-libérale dirigée par Rob Jetten occupe le centre-gauche du spectre politique néerlandais.
  • Elle s’est toujours opposée aux alliances avec l’extrême droite du Parti pour la liberté (PVV, PfE) et semble avoir bénéficié de reports venus à la fois du centre-droit et du centre-gauche.
  • Au scrutin de 2023, les D66 avaient accusé une sévère défaite, n’emportant que 9 sièges.
  • Avec l’unique siège emporté par le parti fédéraliste européen Volt (-1), les sociaux-libéraux obtiennent un total de 27 sièges (+16).

Le PVV de Geert Wilders obtient lui aussi 26 places, en forte baisse (-11). Le total des sièges de droite nationaliste reste cependant stable, à 40 sièges (-1) : simultanément, le parti national-conservateur JA21 (CRE) enregistre une nette hausse de 1 à 9 sièges, tandis que le Forum pour la démocratie (FvD, ESN) double ses sièges (7, +3).

  • Parmi les forces de centre-droit, le Parti populaire pour la Liberté et la Démocratie (VVD, RE) anciennement dirigé par Mark Rutte, se stabilise à 22 sièges (-2).
  • S’il s’agit d’un résultat historiquement faible pour un parti qui a dominé des années durant le paysage politique, il lui évite à tout le moins l’effondrement.
  • Au contraire, le Nouveau Contrat Social (NSC, PPE), sensation du scrutin de 2023, est totalement marginalisé : il ne conserve aucun des 20 sièges remportés lors de la dernière élection.
  • Ses électeurs ont probablement rejoint les D66 et surtout l’Appel chrétien-démocrate (CDA, PPE), dont le leader du NSC était issu.

Le CDA emporte cette fois 18 sièges, contre seulement 5 en 2023. Le parti agrarien BBB, qui avait triomphé aux provinciales de 2023, continue de perdre de son élan, emportant seulement 4 sièges (-3). Au total, le centre-droit perd des sièges, passant de 59 élus en 2023 à 48 au sein du nouveau parlement.

Alliant travaillistes et écologistes, la liste GL-PVDA (Verts/ALE-S&D) a peiné à convaincre, emportant seulement 20 sièges (-5).

  • Tirant les conséquences de cette défaite, sa tête de liste Frans Timmermans a annoncé son retrait. Le parti a manifestement souffert de la bonne dynamique des D66 au centre-gauche.
  • Plus à gauche, le Parti socialiste (SP, GUE/NGL) recule (3 sièges, -2) tandis que le Parti pour les animaux (PvdD) reste stable avec 3 élus. Le total des élus de gauche et de centre-gauche, hors libéraux, recule de 36 à 29.
  • Avec 29 sièges pour la gauche, 28 pour le centre-gauche libéral, 48 pour le centre-droit et 40 pour la droite nationaliste, la Deuxième chambre néerlandaise s’est ainsi légèrement recentrée.

Si le PVV sort affaibli du scrutin, le nombre important de partis à la Chambre continue de constituer un défi pour la formation gouvernementale. Vainqueurs du scrutin, les D66 et les chrétiens-démocrates devraient disposer de la clef du prochain exécutif. Il leur faudra pour cela convaincre sur leur gauche (GL-PVDA) comme sur leur droite (VVD). Pour obtenir une majorité dans la prochaine assemblée, il leur faudra former une coalition d’au moins quatre partis.