Ce sommet fait suite à la réunion informelle des dirigeants qui s’est tenue début octobre à Copenhague. Six points sont à l’ordre du jour — l’Ukraine, le Moyen-Orient, la défense et la sécurité européennes, la compétitivité et la double transition, le logement et les migrations —, mais la défense et la situation en Ukraine devraient avoir un rôle prépondérant.

Les 27 devraient notamment discuter de l’objectif de renforcer la défense européenne d’ici 2030 à partir d’une feuille de route préparée et présentée par la Commission le 16 octobre 1

  • La Commission propose quatre initiatives phares : l’Initiative européenne de défense contre les drones, Eastern Flank Watch, European Air Shield et European Space Shield.
  • Des coalitions devraient être mises en place d’ici le début de l’année prochaine pour encadrer ces projets, qui devraient être lancés à la mi-2026.
  • La proposition contient quelques objectifs chiffrés : la part des achats conjoints devrait atteindre 35 % d’ici 2030 et les investissements de défense réalisés auprès de la base industrielle et technologique de défense européenne devraient représenter au moins 55 % du total des investissements.
  • D’ici la fin de l’année 2027, 40 % des achats de défense devraient être des achats conjoints (contre moins de 20 % aujourd’hui).
  • Selon une version provisoire – qui peut encore évoluer — des conclusions consultée par la revue, les 27 devraient souligner que « pour répondre aux besoins les plus urgents, les travaux devraient se concentrer en particulier sur des projets concrets visant à renforcer de manière coordonnée les efforts conjoints des États membres pour améliorer leurs capacités de défense aérienne et anti-drones ».

Volodymyr Zelensky devrait participer aux discussions. Celles-ci interviennent une semaine après sa réunion avec Donald Trump à la Maison-Blanche au cours de laquelle le président américain l’aurait exhorté d’accepter les conditions russes pour mettre fin à la guerre — et notamment de céder le Donbass à la Russie. L’administration républicaine n’a finalement pas approuvé la vente de missiles Tomahawk, qui aurait donné à Kiev la possibilité de causer d’importants dommages aux sites militaires russes situés loin de la frontière.

  • Les 27 devraient réaffirmer leur « soutien indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues » et noter que « Malgré les efforts diplomatiques soutenus des États-Unis et de l’Europe en faveur de la paix, la Russie a intensifié ses frappes de missiles et de drones contre l’Ukraine, visant particulièrement les civils et les infrastructures civiles, démontrant ainsi l’absence de réelle volonté politique de mettre fin à sa guerre d’agression et de s’engager dans des négociations de paix substantielles ».
  • Les garanties de sécurité devraient également être abordées et, si les États européens devraient exprimer leur volonté d’y contribuer, ils devraient également souligner qu’ « une Ukraine capable de se défendre efficacement constitue une partie intégrante de toute garantie de sécurité future ».
  • Le Kremlin, qui continue d’adopter une stratégie rhétorique à géométrie variable, mêle des propositions économiques et des menaces militaires voilées pour chercher à la fois à normaliser les relations avec Washington et à dissuader tout soutien des États-Unis à l’Ukraine.
  • Depuis une semaine, le conseiller de Poutine Kirill Dmitriev mène notamment une campagne active sur les réseaux sociaux en faveur de la construction d’un tunnel reliant l’Alaska à la Russie — une idée qualifiée « d’intéressante » par Trump.
  • Le 21 octobre, la Maison Blanche a confirmé l’annulation d’un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui devait se tenir à Budapest.

Selon des informations obtenues par Bloomberg, les États européens auraient entamé avec l’Ukraine des travaux visant à formuler une proposition en douze points pour mettre fin à la guerre 2.

  • Le plan, qui est toujours en cours d’élaboration, prévoit un gel du front sur ses lignes actuelles, un échange des prisonniers ainsi qu’un retour en Ukraine des enfants déplacés de force en Russie.
  • Kiev se verrait octroyer des garanties de sécurité — qui restent à définir —, des fonds pour réparer les dégâts provoqués par la guerre ainsi qu’une voie vers l’accession à l’Union.
  • Un comité pour la paix, chargé de superviser la mise en œuvre du plan, serait présidé par Donald Trump sur un modèle similaire à l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Gaza.