Jeudi 9 octobre, le cabinet de sécurité et le gouvernement israélien ont approuvé la première phase du cessez-le-feu à Gaza conclu avec le Hamas par l’intermédiaire de l’Égypte, du Qatar et de la Turquie. Lundi dernier, le 13 octobre, les 20 otages israéliens vivants ont été libérés par le groupe terroriste en échange de la libération par Israël de près de 2 000 prisonniers palestiniens.

Malgré la réussite partielle de cet échange, les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir violé le cessez-le-feu à plusieurs reprises depuis son entrée en vigueur le 10 octobre.

  • Israël accuse le Hamas de n’avoir rendu que 13 des 28 otages décédés dans la bande de Gaza, rompant ainsi son engagement pris dans le cadre de l’accord de compléter le transfert des corps en une seule fois.
  • En réaction, Israël a renoncé à ses engagements dès le mardi 14 octobre en refusant d’ouvrir le poste-frontière de Rafah, comme l’exigeait l’accord, et a réduit les quantités d’aide humanitaire acheminée vers l’enclave.
  • Le Palestinian Centre for Human Rights dénonce « un cycle quotidien de meurtres et de bombardements » israéliens à Gaza qui aurait provoqué la mort de plusieurs dizaines de personnes depuis le 10 octobre, via des raids aériens et des fusillades 1.

La visite de J.D. Vance, qui est arrivé en Israël aujourd’hui, mardi 21 octobre, vise à consolider le cessez-le-feu fragile conclu sous l’égide de Donald Trump. Le vice-président américain devrait ainsi essayer de convaincre Benyamin Netanyahou d’entamer des négociations avec le Hamas sur les autres points du plan de paix, qui prévoit notamment le désarmement du groupe terroriste ainsi que l’établissement d’une nouvelle gouvernance dans l’enclave.

  • Hier, lundi 20 octobre, le Premier ministre israélien s’est entretenu avec l’envoyé de Trump, Steve Witkoff, ainsi que le gendre du président américain, ​​Jared Kushner.
  • L’administration républicaine craint que l’accord ne soit remis en cause si les hauts responsables américains ne continuent pas à faire pression sur Netanyahou pour qu’il mette en œuvre les autres points du plan.
  • Un de ces responsables a ainsi déclaré dimanche 19 octobre : « Les 30 prochains jours seront décisifs […] Nous sommes désormais responsables de ce qui se passe à Gaza en ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord. C’est nous qui allons prendre les décisions » 2.

Le gouvernement israélien affirme qu’il s’oppose à toute discussion avec le Hamas tant que tous les corps des otages n’auront pas été rendus. La fermeté de la position de Netanyahou pourrait indiquer qu’il utiliserait ce point pour freiner, voire faire dérailler, la mise en œuvre de l’accord, afin d’apaiser ses partenaires d’extrême droite au gouvernement.

  • Le Hamas a fait savoir aujourd’hui, mardi 21 octobre, qu’il transférait les corps de deux otages supplémentaires dans la soirée.
  • Le négociateur en chef du groupe terroriste, Khalil al-Hayya, a déclaré plus tôt dans la journée depuis Le Caire que le Hamas et les autres factions palestiniennes étaient « déterminés à mettre pleinement en œuvre l’accord jusqu’au bout » 3.
  • Celui-ci a toutefois souligné des « difficultés extrêmes » à retrouver et récupérer les corps sous les décombres, après plus de deux ans de bombardements israéliens massifs dans l’enclave.
Sources
  1. Renewed Israeli Strikes on Gaza Strip Kill Forty-Five Palestinians, Including 18 Children and 8 Women, Palestinian Centre for Human Rights, 20 octobre 2025.
  2. Barak Ravid et Marc Caputo, « U.S. scrambles to save Gaza peace deal amid new clashes », Axios, 19 octobre 2025.
  3. David Gritten, « Vance arrives in Israel as US tries to strengthen Gaza ceasefire deal », BBC, 21 octobre 2025.