En quatre ans, la dépendance de l’Union vis-à-vis des hydrocarbures russes a considérablement diminué. Le bloc dépend désormais de la Russie pour moins de 2 % de ses importations de pétrole brut, contre plus de 22 % en 2021, année ayant précédé l’invasion à grande échelle de l’Ukraine.

  • Pour le gaz naturel importé directement depuis la Russie via gazoducs, la dépendance européenne est passée de près de 41 % du total des importations en 2021 à 7,3 % l’an dernier.
  • La dépendance de l’Union au GNL (gaz naturel liquéfié) russe est toutefois plus durable. L’an dernier, les 27 en ont importé 16 milliards de m³, soit plus de 14 % du total des importations — contre 16 % en 2021.
  • Ce chiffre est passé sous la barre des 10 % sur les six premiers mois de 2025 (9,9 %). Sur l’année, le volume d’importations de GNL russe devrait toutefois rester plus ou moins similaire à l’année dernière.
  • Les importations européennes de charbon russe ont quant à elles quasiment été réduites à zéro dès 2023, suite à l’imposition d’un embargo à l’été 2022.

Les Européens déboursent ainsi en moyenne entre 40 et 50 millions d’euros par jour pour leurs achats. L’an dernier, ces derniers ont plus payé pour l’achat de gaz et de pétrole russe qu’ils n’ont fourni d’aide financière à l’Ukraine, selon le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) 1.

L’Union était en juillet le principal acheteur de GNL russe et de gaz naturel exporté via gazoduc.

  • En Europe, la Hongrie et la Slovaquie sont les principaux importateurs de pétrole russe, qui transite via l’oléoduc Droujba. Les deux pays continuent également de recevoir du gaz naturel via le gazoduc TurkStream 2.
  • La France était quant à elle le principal importateur de GNL russe en juillet (239 millions d’euros). Une partie de ce gaz est néanmoins par la suite livré à l’Allemagne.
  • La Belgique (102 millions) et l’Espagne (66 millions d’euros) étaient les quatrième et cinquième principaux importateurs d’hydrocarbures russes en juillet.

En principe, un arrêt total des importations de GNL russe ne mettrait pas en péril la sécurité énergétique des États membres pour cet hiver.

  • Depuis juin 2022, un règlement européen fixe un taux de remplissage de 90 % des réserves de gaz des États membres avant le 1er novembre de chaque année. 
  • Cette règle a été assouplie en juin suite à une demande formulée par une coalition de pays 3.
  • La trajectoire actuelle du rythme de remplissage des réserves des États membres suggère que la cible de 90 % pourrait cette année encore être atteinte dès le mois d’octobre.

Pour les États-Unis 4, au-delà de la pression sur la Russie, les États européens doivent arrêter d’importer de l’énergie russe pour tenir leur engagement pris dans le cadre de l’accord commercial conclu avec Trump : l’Union s’est en effet engagée à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine (pétrole, gaz et produits nucléaires) d’ici 2028.

Sources
  1. THREE YEARS OF INVASION. EU imports of Russian fossil fuels in third year of invasion surpass financial aid sent to Ukraine, Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), 24 février 2025.
  2. Petras Katinas, July 2025 — Monthly analysis of Russian fossil fuel exports and sanctions, Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), 12 août 2025.
  3. Gas storage : deal with Council on refill flexibility to bring down prices, Parlement européen, 24 juin 2025.
  4. Jamie Smyth, « US demands EU stops buying Russian gas if it wants new sanctions on Putin », Financial Times, 8 septembre 2025.