Le 25 août, le Premier ministre français, François Bayrou, avait annoncé qu’il convoquerait un vote de confiance le 8 septembre, en vertu de l’article 49.1 de la Constitution.
Cette décision, étonnante puisque Bayrou, qui ne disposait pas de majorité absolue, n’avait pas sollicité de vote de confiance lors de sa nomination, devrait, sauf grande surprise, mener à la censure du gouvernement.
- La séance à l’Assemblée devrait débuter à 15h, et le Premier ministre prononcera un discours similaire à une déclaration de politique générale, mais axé sur la situation budgétaire du pays.
- Chaque président de groupe prendra ensuite la parole, puis le Premier ministre pourra répondre. Puis, le vote aura lieu — pour ne pas être censuré, le gouvernement a besoin de la majorité des suffrages exprimés.
- Le vote sera public et les résultats devraient être connus aux alentours de 19h.
L’issue du vote à la majorité des présents semble scellée.
Trois hypothèses principales se dessinent pour la suite :
- Une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale aux issues incertaines. Selon un sondage d’opinion Toluna Harris Interactive pour Challenges publié hier, 7 septembre, le Rassemblement national et ses alliés arriveraient largement en tête du premier tour avec 33 % des voix, devant la gauche (une alliance PS-PCF-Écologistes recueillerait 19 % des voix, et La France insoumise 10 %) et le camp présidentiel (15 %) 1.
- Poursuite de la configuration actuelle avec un nouveau Premier ministre. Mais pour que ce scénario se réalise, le bloc central devra faire des concessions substantielles sur la fiscalité des plus aisés, l’assurance chômage, l’environnement ou encore l’éducation. Ce contexte politique rappellerait celui du début de l’année, lorsque François Bayrou avait échappé à la censure grâce au soutien du PS.
- Un changement d’orientation du gouvernement avec un compromis entre le bloc central et une partie de la gauche. Bruno Retailleau a déjà prévenu hier : « Il est hors de question » que la droite accepte la nomination d’un Premier ministre socialiste, alors que le secrétaire général du PS, Olivier Faure, se disait prêt à discuter avec le président Emmanuel Macron des conditions d’une entrée au gouvernement.
La première tâche d’un nouveau gouvernement sera d’engager les négociations sur le budget 2026.
- Selon le calendrier annoncé avant le vote de confiance d’aujourd’hui, le budget 2026 devait être présenté à l’Assemblée le 14 octobre et au Sénat le 24 novembre, et celui de la Sécurité sociale le 21 octobre et le 10 novembre.
- Le budget de Bayrou vise à ramener le déficit public à 4,6 % en 2026, contre 5,4 % cette année et 5,8 % en 2024.
- Il est peu probable qu’un futur gouvernement suive les mêmes grandes lignes et les marchés s’attendent à ce qu’un compromis politique futur conduise plutôt à un déficit proche de 5 % en 2026.
- Le spread France-Allemagne a atteint 79 points de base, tandis que le spread France-Italie n’est plus que de 8bp.