Emmanuel Macron a reçu aujourd’hui, jeudi 4 septembre, à Paris Volodymyr Zelensky, six dirigeants européens, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa pour une réunion de la « coalition des volontaires ». Le secrétaire général de l’OTAN et 24 dirigeants ont pris part à distance aux discussions aux côtés de représentants de l’Autriche, de l’Islande et de la Turquie.

Dans la conférence de presse qui a suivi la réunion, le président français a déclaré que 26 pays, principalement européens — sur les 35 membres de la coalition —, s’étaient engagés à déployer des troupes ou bien à être « présents sur le sol, en mer ou dans les airs pour apporter une réassurance » à l’Ukraine à la suite d’un accord de cessez-le-feu.

  • Ces troupes ne seront pas présentes sur la ligne de front, mais dans des « géographies qui sont en train d’être définies ».
  • Selon le président français, le soutien américain aux garanties de sécurité qui seront apportées à l’Ukraine devrait être finalisé « dans les prochains jours ».
  • Emmanuel Macron a également confirmé que l’Italie, l’Allemagne et la Pologne feraient partie des 26 contributeurs, ajoutant que « chacun aurait ses modalités d’intervention » — certains déploieront des troupes sur le terrain, tandis que d’autres resteront dans des pays membres de l’OTAN en mettant à disposition leurs bases.
  • Il a également ajouté que l’organisation précise de cette force de réassurance ne sera pas dévoilée afin de ne pas se « découvrir » devant Moscou. « C’est notre ligne de défense, et celle de l’Ukraine ».
  • Dans un communiqué, la présidence du Conseil italien a déclaré que l’Italie pourrait « soutenir un éventuel cessez-le-feu par le biais d’initiatives de surveillance et de formation à l’extérieur des frontières ukrainiennes », tout en affirmant « l’indisponibilité de l’Italie à envoyer des soldats en Ukraine ».
  • Le président français a également annoncé de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie « en lien avec les États-Unis » si Poutine continue de refuser d’œuvrer en faveur d’un accord de paix.

Au sein de l’Union, seuls la Slovaquie, la Hongrie et Malte n’étaient pas représentés lors de la réunion.

  • En amont de la rencontre, le président français avait déclaré que les pays européens étaient désormais prêts à « apporter les garanties de sécurité à l’Ukraine et aux Ukrainiens, le jour où une paix est signée », suite à plusieurs rencontres et travaux conduits depuis le mois de février.

Le principe d’une coalition de volontaires avait été évoqué par le président français dès février 2024, et l’élection de Donald Trump a considérablement accéléré les travaux, menés dans différents formats, toujours sous la direction de la France et du Royaume-Uni.

  • Les Européens qui ont accompagné le président Zelensky à la Maison-Blanche, le 18 août, avaient réussi à imposer comme un préalable à toute discussion et à tout accord la nécessité de garanties de sécurité robustes pour l’Ukraine, et les États-Unis ont exprimé leur volonté d’y contribuer, bien que le type d’engagement reste à clarifier à ce jour.
  • Plusieurs réunions techniques et ministérielles ont eu lieu depuis, et la réunion d’aujourd’hui semble avoir eu pour objectif principal de soutenir, au niveau politique, ce qui a déjà fait l’objet de discussions approfondies au niveau technique.

Les garanties de sécurité préparées par la coalition de volontaires se déclineraient sur plusieurs niveaux :

  • La poursuite du soutien militaire à l’Ukraine et la reconnaissance qu’aucune limite ne sera imposée à l’armée ukrainienne, ni en termes de personnel ni en termes de capacité, une fois la paix conclue, comme Moscou l’avait déjà demandé à Istanbul en 2022 ;
  • Un groupe de forces de réassurance composé de certains pays de la coalition de volontaires ;
  • Éventuellement une contribution américaine, le backstop que plusieurs pays — dont l’Allemagne et l’Italie — réclament.
  • Tout cela devrait permettre à l’Ukraine, qui ne rejoindrait pas l’OTAN, d’obtenir des garanties de sécurité solides en matière de planification et d’opérations, ce qui constitue, pour certains, la force de l’article 5 de l’OTAN.