Demain, mercredi 20 août, le Conseil supérieur de planification de l’administration civile, un organe israélien responsable de la planification et de l’aménagement du territoire en Cisjordanie, occupée illégalement depuis 1967, pourrait approuver le lancement d’un projet controversé de colonie, baptisé « E1 », qui couperait de facto le territoire en deux.
- Le projet E1 est à l’étude depuis les années 1990. Il a toutefois été bloqué à plusieurs reprises en raison de pressions exercées en Israël et à l’international qui dénonçaient l’impact que celui-ci aurait sur la perspective de création d’un État palestinien.
- En raison de son emplacement, dans un étroit corridor situé à l’est de Jérusalem, la zone concernée constitue le principal point de passage entre le nord et le sud de la Cisjordanie.
- En interdisant ou en ralentissant le passage de populations palestiniennes par la construction d’une colonie à cet endroit précis, Israël fragmenterait davantage le territoire.
La relance du projet E1 est portée par le ministre israélien des Finances et homme politique d’extrême-droite Bezalel Smotrich. Dans un discours prononcé jeudi 14 août, celui-ci a déclaré : « Un État palestinien ne sera jamais établi […] Cette terre est la nôtre ; nous y sommes revenus après 2 000 ans afin d’y rester pour toujours ».
- Outre les pays de la région, la haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, l’Allemagne, la France et l’Espagne notamment ont condamné le projet, dénonçant une violation du droit international.
- Par la voix de son ambassadeur en Israël Mike Huckabee, Washington a de son côté fait savoir qu’il ne « s’opposait pas au projet », citant « une décision qui appartient au gouvernement israélien ».
- Depuis le début de l’année, les Nations unies ont recensé la destruction de plus de 1 150 structures palestiniennes en Cisjordanie (logements, écoles, fermes…), soit un rythme plus important qu’au cours de l’année précédente — qui avait constitué un record.
Avec la réactivation du projet E1, Smotrich espère entraver le processus de reconnaissance de l’État palestinien par la France, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Norvège lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, qui aura lieu en septembre. Le Japon, pays membre du G7, pourrait également suivre cette voie, tandis que les États-Unis de Donald Trump y sont opposés.
- Selon le mouvement israélien Peace Now, E1 pourrait accueillir la construction de 3 753 logements, dont la majeure partie (3 401) se situeront dans une zone directement adjacente à la colonie de Ma’ale Adumim 1.
- Depuis le début de l’année, l’État israélien a approuvé le lancement de la construction de plusieurs dizaines de milliers de nouveaux logements en Cisjordanie.
Sources
- Hearing on final approval to the E1 plan and advancing a total of 3,753 housing units in the West Bank, Peace Now, 18 août 2025.