Les frappes russes de drones contre l’Ukraine vont-elles diminuer en raison de l’affrontement entre l’Iran et Israël ?

Selon le directeur du centre de renseignement de la Défense estonienne Ants Kiviselg, l’Ukraine peut s’attendre à une diminution de l’intensité des frappes de drones russes au cours des prochaines semaines et mois en raison des bombardements israéliens subis depuis une semaine par Téhéran ¹.

• Si elle s’est dotée de capacités de production domestique de drones Shahed, la Russie dépend toujours de l’Iran pour certains composants critiques essentiels à leur assemblage.
• Le ministère de la Défense britannique estime que cette dépendance passe à la fois par une assistance à la production ainsi que par d’autres munitions : missiles balistique et obus d’artillerie notamment ².

L’armée israélienne a frappé plusieurs sites de production de l’industrie de défense iranienne, notamment des usines de fabrication de missiles autour de Téhéran ainsi que des sites de stockage. Parmi les villes visées par Tsahal figurent également Chiraz, dans le sud du pays, où se trouve Electronics Industries, une entité sanctionnée par le Trésor américain qui serait impliquée dans le développement et la production de radars, d’équipements avioniques, de systèmes électroniques de guidage de missiles ainsi que des composants liés à la technologie des drones ³.

• Les drones — qu’ils soient déployés depuis la ligne de front ou lancés depuis le territoire russe —sont devenus ces derniers mois une composante centrale de la stratégie russe en Ukraine.
• Tandis que Moscou peine à tirer profit de ses véhicules blindés, qui constituent des cibles de choix pour les dronistes ukrainiens, son armée est devenue largement dépendante des barrages de drones qui sont autant utilisés pour fragiliser l’arrière que le front.
• Début juin, les renseignements ukrainiens estimaient que la Russie développait ses capacités de production et de lancement de manière à pouvoir être en mesure de lancer plus de 500 drones par nuit.

Une guerre prolongée entre Israël et l’Iran pourrait conduire Moscou à accélérer les transferts de technologies depuis Téhéran, mais également à se rapprocher davantage de Pékin. En septembre, Reuters révélait que la Russie avait développé un programme d’armement en Chine visant à produire des drones longue distance ⁴. Jusqu’à présent, la Chine n’a pas autorisé de transferts à grande échelle d’équipements militaires vers la Russie.