« La Roumanie honnête », le slogan de Nicușor Dan dans cette campagne présidentielle, résume une stratégie politique fondée sur un engagement de long terme contre un système gangrené par la corruption.
Âgé de 55 ans, ce mathématicien s’est formé en France à l’École normale supérieure et à l’université Paris XIII, où il obtient son doctorat. Parlant le français et l’anglais, il se présente à l’élection présidentielle de 2025 en indépendant, avec un positionnement clairement pro-européen et réformiste.
- Double médaillé d’or aux Olympiades internationales de mathématiques, docteur en mathématiques fondamentales, Dan fonde à son retour en Roumanie une école d’élite inspirée du modèle de l’ENS.
- En parallèle, il s’engage contre les abus urbanistiques à Bucarest. À partir de 2006, son association Salvați Bucureștiul (Sauvez Bucarest) multiplie les recours juridiques contre les projets illégaux. Cette lutte le propulse sur la scène publique.
- En 2012, il se présente à la mairie de Bucarest sans parti ni moyens, soutenu seulement par des bénévoles et une campagne très active en ligne. Il surprend en arrivant troisième.
- En 2015, il lance l’Union Sauvez Bucarest (USB), qui deviendra le parti national USR (Union Sauvez la Roumanie). Il gagne la mairie en 2020, puis à nouveau en 2024 avec un discours centré sur la transparence, la lutte contre la corruption et la réforme de l’administration locale.
Refusant les débats identitaires, il quitte l’USR en 2017, plidant pour que le parti ne prenne pas position sur la révision constitutionnelle visant à interdire le mariage homosexuel.
- Il dénonce le risque d’un débat détourné par les conservateurs pour faire oublier les vrais enjeux : la corruption, la justice, la compétence.
Il se présente à la présidentielle après l’annulation du premier tour de novembre 2024 avec un programme axé sur la modernisation de la Roumanie, tout en consolidant son ancrage occidental.
- Dan est fermement pro-européen, pro-OTAN et favorable à la continuation du soutien de l’Ukraine par la Roumaine.
- Il critique l’ambiguïté du président Trump à l’égard de Poutine mais défend le partenariat avec Washington : « La Roumanie doit poursuivre son partenariat stratégique avec les États-Unis et le consolider, ce qui signifie notamment qu’il faut que de nombreuses entreprises américaines s’y installent et que les échanges commerciaux s’intensifient. La Roumanie doit également rester membre de l’OTAN et, au sein de cette organisation, adopter la même position que les autres États, y compris en matière de dépenses militaires, car il semble y avoir une différence philosophique à ce sujet : la paix s’obtient en décourageant la guerre. »
- Dan a notamment proposé de porter les dépenses de défense de 2,5 % à 3,5 % d’ici 2030 et désire que le pays participe pleinement à toutes les initiatives européennes en matière de défense.
Son électorat est jeune, urbain, diplômé, concentré à Bucarest et dans les grandes villes.
Il bénéficie aussi du soutien de la diaspora nord-américaine. Mais dans les zones rurales et dans la diaspora d’Europe de l’Ouest, il est devancé par George Simion. Pour espérer l’emporter au second tour, il devra provoquer une forte mobilisation des centres urbains, une tendance qui, à quelques heures de la fermeture des urnes semble se confirmer.