J.D. Vance se rend au Groenland dans le cadre d’une visite hautement controversée

Aujourd’hui, vendredi 28 mars, le vice-président J.D. Vance sera au Groenland en compagnie de sa femme, Usha Vance. Le voyage, qui devait initialement amener cette dernière à « visiter des sites historiques, découvrir le patrimoine groenlandais et assister à l’Avannaata Qimussersu, la course nationale de traîneaux à chiens du Groenland » jeudi 27, a été redimensionnée à la dernière minute.

• Le couple vice-présidentiel visitera finalement uniquement la base spatiale américaine de Pituffik « pour assister à une réunion d’information sur les questions de sécurité dans l’Arctique et rencontrer des militaires américains ».
• Selon la chaîne de télévision danoise TV2, la présence d’Usha Vance à la course nationale de traîneaux à chiens aurait été annulée en raison d’un refus essuyé par des responsables américains ayant demandé en amont à des habitants de Nuuk, la capitale du Groenland, d’accueillir chez eux l’épouse du vice-président pour une visite ¹.

Le voyage, dans sa configuration initiale, était perçu par le Premier ministre groenlandais Múte B. Egede comme s’inscrivant dans une stratégie de « pression américaine très agressive contre la société groenlandaise si grave que le niveau ne peut plus être élevé » ². Le territoire rattaché à la couronne danoise est dans une période de transition politique suite aux élections législatives du 11 mars et considère les menaces de Trump comme présentant un risque de tentative d’ingérence.

Le président américain a placé le Groenland au cœur de ses projets d’expansion territoriale, affirmant que l’île était vitale pour la sécurité des États-Unis et promettant devant le Congrès : « D’une manière ou d’une autre, nous l’obtiendrons ».

• Vladimir Poutine a déclaré hier prendre au sérieux le plan de Trump tout en ajoutant que cela avait des racines historiques, rappelant le projet américain d’acquisition du Groenland de 1867. Il a affirmé qu’il s’agissait d’une question bilatérale entre les États-Unis et le Danemark, sans incidence sur la Russie. 

Si la perspective d’un rattachement du Groenland aux États-Unis est largement impopulaire sur l’île, 85 % des Groenlandais déclarant s’y opposer selon une enquête conduite en janvier, elle l’est également au sein de l’électorat américain.

• Ainsi, moins de la moitié des électeurs du Parti républicain (38 %) disent être « pour » l’annexion du Groenland par les États-Unis, tandis que cette proposition ne rassemble que 19 % de soutien parmi la population dans son ensemble.

La visite du vice-président américain a été précédée en janvier par la venue au Groenland du fils aîné de Donald Trump, Don Jr., l’une des figures les plus influentes du mouvement MAGA considéré parmi les favoris pour succéder à son père. Don Jr. s’est notamment servi de son podcast et de son influence auprès du président pour pousser la candidature de J.D. Vance à la vice-présidence.