La politique économique de Donald Trump s’inscrit dans une logique mercantiliste, où la puissance d’un État est définie par sa capacité à accroître ses exportations et à imposer ses règles aux autres pays. Comme le mercantilisme historique du XVIIIe siècle, ce néomercantilisme porté par un État fort est loin d’être contradictoire avec la défense des intérêts et profits privés 1. Il cherche à utiliser et valoriser les grandes entreprises privées comme vecteurs principaux de la puissance de l’État et de la nation. La puissance économique ne doit pas émaner des principes du libre-échange mais de la capacité des États-Unis à imposer leurs normes au reste du monde, par une utilisation constante des rapports de force et une symbiose entre l’appareil d’Etat et la stratégie des grandes entreprises.

Le mercantilisme de Trump ne se résume pas à la politique commerciale protectionniste et comporte un volet monétaire important, déjà présent dans le programme, les déclarations durant la campagne présidentielle et le document clef de la nouvelle politique économique de Washington : la doctrine Miran. Ce volet monétaire se compose de deux éléments : maintenir et même renforcer le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, et développer le rôle des cryptomonnaies 2.

Contrairement à ce que laisse penser l’apologie du bitcoin et les annonces tonitruantes — et in fine très peu ambitieuses — concernant la création d’une réserve de cryptomonnaies, il est fort probable que le crypto-mercantilisme du gouvernement Trump porte sur le développement des stablecoins, c’est-à-dire les cryptomonnaies qui — contrairement au bitcoin — peuvent avoir une valeur stable adossée à la valeur de monnaies de réserve. 

Étendre l’utilisation mondiale de stablecoins utilisant exclusivement le dollar comme monnaie de réserve permettrait à Trump de résoudre la contradiction entre les deux objectifs de son ambition de domination monétaire  : maintenir le dollar comme monnaie de réserve dominante au niveau internationale et faire des cryptomonnaies le nouveau fer de lance de la puissance monétaire et financière des États-Unis. 

Il s’agirait donc de faire du dollar la principale monnaie de réserves portant le développement des stablecoins et non de soutenir politiquement et de laisser libre cours à des monnaies privées déconnectées des monnaies étatiques et menaçant le statut du dollar.

Variations sur «  Hot Spot III  » de Mona Hatoum. © Adagp Paris 2024

Le volet monétaire du mercantilisme trumpien

Les différents objectifs mercantilistes de l’administration Trump font toutefois apparaître un certain nombre de contradictions potentielles. 

La première d’entre elles se situe entre la politique mercantiliste purement commerciale — le protectionnisme (augmenter les exportations et limiter les importations des États-Unis) — et la volonté de maintenir la domination internationale du dollar comme monnaie de réserve. Trump cherche en effet à déprécier le dollar pour stimuler les exportations des États-Unis. Il continue pour cela à exercer des pressions sur la Réserve fédérale (Fed) afin qu’elle maintienne des taux d’intérêt bas, car une hausse des taux tendrait à renforcer la valeur du dollar. Cependant, un dollar affaibli est moins attractif pour les banques centrales étrangères, ce qui pourrait menacer son statut de monnaie de réserve. Cette contradiction n’est pas aussi évidente et mécanique qu’elle en a l’air : le dollar s’est ainsi déprécié de près de 30 % entre 2000 et 2007 sans que cela ne remette en cause son statut de monnaie de réserve.

Détenir une réserve de cryptomonnaies qui a une valeur monétaire ne serait en rien équivalent au statut d’une réserve d’or aujourd’hui.

Eric Monnet

L’administration Trump a cependant envisagé une riposte à cette possible contradiction en menaçant les pays qui réduiraient leurs réserves en dollars de droit de douane qui pourraient atteindre 100 % 3. Cette menace montre clairement le lien intrinsèque que fait Trump entre puissance commerciale et puissance monétaire et l’équivalence sur le plan des moyens pour arriver à l’objectif mercantiliste final. Une telle menace pourrait toutefois s’avérer contre-productive en incitant certains États à limiter préventivement leur exposition au dollar et à réduire leurs échanges avec les États-Unis. Mais tout dépendra de la capacité des pays concernés à s’affranchir du dollar dans leurs transactions internationales.

Une autre contradiction — plus profonde — entre les différents objectifs du néomercantilisme des États-Unis concerne la coexistence entre le dollar et les cryptomonnaies. En favorisant l’essor des cryptos, Trump semble encourager une alternative au dollar. L’annonce de la constitution d’une réserve de cryptomonnaies détenue par le Trésor des États-Unis — par un décret signé le 6 mars — a symbolisé l’ambition d’une politique d’expansion des cryptomonnaies mais elle s’est d’emblée heurtée à une contradiction fondamentale. Contrairement aux réserves d’or détenue par les banques centrales ou le Trésor (auxquelles il est souvent fait référence dans ce contexte), les cryptomonnaies peuvent être utilisées comme moyen de paiement 4. Le prix du bitcoin en dollar n’est donc pas seulement un prix d’actif : c’est un taux de change entre deux monnaies. Depuis la fin du système de Bretton Woods l’or n’a plus de valeur monétaire et les États-Unis ou les pays européens ont d’ailleurs arrêté d’en acheter — ils conservent seulement une partie de leur stock historique. Les banques centrales qui achètent de l’or n’attribuent pas à ce dernier une valeur monétaire et ne le font pas pour légitimer et développer le statut monétaire de l’or. Détenir une réserve de cryptomonnaies qui a une valeur monétaire ne serait ainsi en rien équivalent au statut d’une réserve d’or aujourd’hui : elle créerait une situation similaire à laquelle se heurte aujourd’hui les pays qui détiennent beaucoup de réserves de change — principalement des dollars — dans le but d’avoir un taux de change relativement stable entre le dollar et leur monnaie domestique. Les États-Unis ne pourraient donc pas échapper à la question du taux de change souhaité entre le dollar et ces cryptomonnaies. 

Variations sur «  Hot Spot III  » de Mona Hatoum. © Adagp Paris 2024

Cela créerait le dilemme suivant : si le prix des cryptomonnaies en dollar monte, cela reviendrait à reconnaître qu’il existe une alternative monétaire supérieure au dollar. Les pays qui maintiennent un taux de change fixe avec le dollar reconnaissent ce statut supérieur du dollar, mais on voit mal les États-Unis reconnaître que les cryptomonnaies sont des monnaies plus stables, fortes et dominantes internationalement que le dollar. Si le prix baisse, cela entraînerait des pertes pour le Trésor américain, ce qui pourrait nécessiter des interventions pour soutenir la valeur de ces cryptomonnaies.

Si le prix des cryptomonnaies en dollar monte, cela reviendrait à reconnaître qu’il existe une alternative monétaire supérieure au dollar.

Eric Monnet

L’administration Trump a récemment annoncé la constitution d’une réserve de bitcoin puis — dans un second temps — d’autres cryptomonnaies, mais cette mesure reste en pratique largement symbolique, pour la raison que nous venons de souligner. Reconnaître officiellement les cryptomonnaies reviendrait à introduire une relation entre leur valeur et celle du dollar, ce qui mettrait en péril la suprématie de la monnaie américaine. Dans sa forme actuelle, la nouvelle réserve sera donc constituée uniquement de cryptomonnaies saisies par le Trésor des États-Unis dans le cas de fraude, et il ne sera pas possible de les vendre 5. Il n’y a aucun engagement à en acheter d’autres, ni à maintenir un taux de change entre le dollar et certaines cryptomonnaies. Il s’agit de la création d’un nouveau bureau du Trésor consacré à cette fonction et non de l’intégration des cryptomonnaies dans les réserves de change des États-Unis qui restent gérées par le Fonds de Stabilisation des changes. Cette réserve ne donne donc aucun statut monétaire spécial aux cryptomonnaies  ; elle ne fait que rappeler que l’administration des États-Unis en a saisi un grand nombre et donc combien le développement de ces monnaies est encore profondément lié à des activités illégales…

Les stablecoins comme fer de lance du crypto-mercantilisme

Pour contourner la contradiction entre l’objectif de domination du dollar et la promotion politique des cryptomonnaies, Trump pourrait promouvoir les stablecoins, des cryptomonnaies adossées à une monnaie d’État comme le dollar. Contrairement aux bitcoins, à l’Ethereum ou autres cryptomonnaies au cours libre et fluctuant, les stablecoins ont une valeur fixe et offrent ainsi une alternative plus stable aux paiements internationaux. 

Beaucoup d’experts ont longtemps douté de l’utilité des stablecoins et donc de leur possible expansion. Les stablecoins ne permettent pas de gagner de l’argent en anticipant une hausse de leur valeur, contrairement au bitcoin et autres cryptomonnaies au cours fluctuant. Sur le plan monétaire, il n’est pas évident qu’ils apportent plus que les monnaies habituelles sous la tutelle des États : pourquoi payer en stablecoins ayant la même valeur que des dollars plutôt que de payer directement en dollars ? Pour ces mêmes raisons, une partie importante de la communauté des cryptomonnaies est réticente vis-à-vis des stablecoins, qui sont vus comme contradictoires avec l’intention première de ces monnaies — c’est-à-dire se débarrasser de toute référence à un État. 

Pour autant, les stablecoins peuvent être avantageux comme moyen de paiement : comme les autres cryptomonnaies, on peut les utiliser sans passer par des banques, et leur paiement se fait avec la technologie blockchain qui garantit l’anonymat des transactions. Ces paiements peuvent également se faire au contraire de manière non anonyme, permettant de vérifier plus rapidement l’identité des payeurs et des destinataires. 

Variations sur «  Hot Spot III  » de Mona Hatoum. © Adagp Paris 2024

Il s’agit donc essentiellement une technologie de paiement, plus rapide, facile et à moindre frais. Le potentiel marché des paiements internationaux — y compris les petits paiements ou transferts de fonds internationaux entre travailleurs émigrés et leur famille — est considérable et pourrait soutenir le développement des stablecoins. Mais pour être fiables, les stablecoins ont besoin de régulation, c’est-à-dire de la certitude que l’entreprise qui émet ce stablecoin a bien les réserves promises. Car si un grand nombre de détenteurs demandent en même temps de convertir leur stablecoin en dollars, une crise pourrait survenir, similaire à une ruée au guichet, comme ce fut le cas avec le krach retentissant du stablecoin Terra Luna. C’est donc paradoxalement la quasi absence de régulation qui a pour l’instant limité l’utilisation à grande échelle des stablecoins.

Pour contourner la contradiction entre l’objectif de domination du dollar et la promotion politique des cryptomonnaies, Trump pourrait promouvoir les stablecoins.

Eric Monnet

L’administration Trump pourrait donc imposer une réglementation garantissant que les réserves des stablecoins soient exclusivement constituées de dollars. 

C’est sans doute de cette manière qu’elle pourrait tenter de résoudre la contradiction entre la puissance du dollar et le développement des cryptomonnaies. Cette approche est cohérente avec les déclarations récentes du Secrétaire au Trésor Scott Bessent, concomitantes à l’annonce de la constitution d’une réserve de cryptomonnaies et qui, selon nous, se révèleront à l’avenir comme étant beaucoup plus importante que cette dernière 6.

L’économie politique du stablecoin

Le but du développement des stablecoins — passant notamment par leur régulation — sera de maintenir la domination du dollar dans les échanges internationaux, non forcément comme monnaie d’échange mais comme monnaie de réserve pour les stablecoins qui permettront des échanges plus facilement entre pays et seront adossés sur des réserves en dollars.

Deux questions se posent alors.

Premièrement, cette stratégie va-t-elle se faire contre les banques traditionnelles ou, au contraire, va-t-elle aider les banques à intégrer les cryptomonnaies au sein de leur mode de fonctionnement et systèmes de paiement ? Si une régulation est mise en place, les stablecoins pourraient ressembler de plus en plus à des services bancaires classiques (virements, portefeuille de titres, etc.), et les banques pourraient proposer ces services. Le fait que cela ne se fasse pas nécessairement contre les banques est en fait avantageux pour Trump, car cela lui évite de se mettre à dos les grandes banques américaines. Trump et les Républicains ont toujours refusé la monnaie numérique de banque centrale, c’est-à-dire un moyen de paiement digital en dollars offert par la banque centrale, au nom de la concurrence que cette monnaie de banque centrale porterait aux banques.

Variations sur «  Hot Spot III  » de Mona Hatoum. © Adagp Paris 2024

Deuxièmement, quelle sera la réaction de la communauté crypto ? Si les adeptes les plus radicaux des cryptomonnaies n’aiment pas les stablecoins, car ces derniers ne correspondent pas à leur idéologie anti-banques et anti-État, ce n’est pas le cas de tous les acteurs de cet écosystème, et en particulier des grands acteurs financiers, comme les plateformes d’échange et les grandes entreprises de la tech. L’espoir pour ces acteurs est qu’une plus grande utilisation de stablecoins pourrait acclimater une grande partie des individus à l’utilisation quotidienne de plusieurs moyens de paiements numérique, ce qui pourrait également développer leur appétence à utiliser des cryptomonnaies au cours libre — même si de façon moindre que les stablecoins pour les paiements. Le stablecoin serait la porte d’entrée — au risque très limité — vers l’habitude de la multiplicité monétaire, de même que les banques sont souvent la porte d’entrée vers l’investissement en actions. L’argument de la complémentarité entre les stablecoins et les cryptomonnaies à cours libre pourrait être suffisant pour que la régulation des stablecoins entraîne l’adhésion des big techs et des milieux financiers traditionnels et crypto, sans toutefois remettre en cause la priorité des stablecoins et donc la domination du dollar comme monnaie de réserve de ces stablecoins.

Les grandes entreprises du numérique (Amazon, Meta, etc.) pourraient ainsi jouer un rôle clef en facilitant les paiements via stablecoins adossés au dollar, renforçant ainsi la domination du dollar dans les transactions internationales.

Si une régulation est mise en place, les stablecoins pourraient ressembler de plus en plus à des services bancaires classiques.

Eric Monnet

Une menace pour l’Europe

Le cryptomercantilisme des États-Unis représente-t-il une menace pour les autres États, et en particulier l’Europe ? Quelles pourraient-être les réactions à cette politique ? 

En plus de passer leur temps devant Netflix, de communiquer essentiellement par Instagram, WhatsApp et Gmail et d’acheter sur Amazon, les Européens pourraient aussi payer de plus en plus avec des stablecoins adossés sur le dollar plutôt que sur l’euro. 

Le système de paiement en Europe serait donc de plus en plus dépendant du dollar comme monnaie de réserve et c’est exactement ce que cherche à faire Trump.

Cette situation serait le parallèle, pour le système de paiement et peut-être à plus grande échelle, du marché des eurodollars, c’est-à-dire du fait que les grandes banques non américaines, y compris européennes, sont déjà dépendantes du dollar sur les marchés financiers car elles empruntent principalement dans cette monnaie. Le fait que les banques européennes empruntent en dollars crée cette situation de dépendance qui fait que la banque centrale américaine est le prêteur en dernier ressort du système financier international, y compris européen. C’est ce qui s’est passé en 2008, puis à nouveau en 2023 : la Fed s’est engagée à prêter des dollars à la BCE pour que celle-ci en fournisse aux banques européennes en cas de crise.

Un crypto-mercantilisme de Trump promouvant les stablecoins viserait donc à faire pour le système de paiement ce qui existe déjà en partie pour le système financier. De même qu’elle bloque les GAFAM, la Chine continuera à empêcher l’utilisation de stablecoins adossés sur le dollar et, comme c’est déjà le cas, poussera à développer des moyens de paiement électronique chinois. Même si la possibilité d’accéder à des stablecoins existe à Hong Kong, la Chine régule et empêche leur utilisation pour les paiements, non seulement en Chine mais aussi entre la Chine et le reste du monde.

Variations sur «  Hot Spot III  » de Mona Hatoum. © Adagp Paris 2024

Le développement de l’euro numérique (digital euro) par la Banque centrale européenne offre une voie de réponse au crypto-mercantilisme américain, mais son avenir est encore incertain et, surtout, il ne permettra normalement pas d’effectuer des paiements internationaux au-delà de la zone euro. La question qui va se poser est donc de savoir si l’Europe acceptera les paiements par des stablecoins dont les réserves ne seraient pas au moins en partie constituées d’euros. Autrement dit : les stablecoins risquent-t-il de créer une dollarisation indirecte de l’économie européenne  ?

En plus de passer leur temps devant Netflix, de communiquer essentiellement par Instagram, WhatsApp et Gmail et d’acheter sur Amazon, les Européens pourraient aussi payer de plus en plus avec des stablecoins adossés sur le dollar plutôt que sur l’euro. 

Eric Monnet

Dans la mesure où l’Union est aujourd’hui la plus avancée sur la régulation des stablecoins — avec la Markets in Crypto-Assets Regulation (MiCAR) — il est en fait possible que, paradoxalement, sur le plan juridique, Trump suive en partie la législation européenne. 

Mais alors que celle-ci s’est construite sur un mode principalement défensif, Trump pourrait l’adopter sur un mode offensif, obligeant que les paiements émanant de résidents américains passent par des stablecoins adossés uniquement au dollar et non à d’autres monnaies de réserve. Cette régulation offensive, cohérente avec sa doctrine crypto-mercantilisme, pourrait aller de pair avec une politique de paiement des GAFAM utilisant ces stablecoins, par exemple sur Facebook et Amazon, profitant de la position dominante de ces entreprises au niveau mondial.

Ce scénario est beaucoup plus important et imminent que la réserve de bitcoins. Il devrait d’ores et déjà inquiéter les Européens. Après les droits de douane, les prétentions territoriales et le chantage à l’aide militaire, il est fort probable que la prochaine offensive des États-Unis porte sur les systèmes des paiements et que cela prenne.

La forme, paradoxale, de cette menace porte un nom : cryptomercantilisme.

Sources
  1. Sur l’histoire du mercantilisme et son actualité, voir : Arnaud Orain. Le monde confisqué. Essai sur le capitalisme de la finitude (XVIe-XXIe siècle), Flammarion, 2025.
  2. « Le programme officiel de Trump », le Grand Continent, 11 novembre 2024  ; « Trump’s Bitcoin Stockpile Plan stirs debate », Reuters, 6 août 2024.
  3. « Trump repeats tariffs threat to dissuade BRICS nations from replacing US dollar », Reuters, 31 janvier 2025.
  4. Aux États-Unis, les réserves d’or et de devises étrangères sont légalement détenues par le Trésor et non par la banque centrale, même si c’est cette dernière qui peut en pratique faire certaines opérations financières avec ces réserves. La nouvelle réserve de bitcoins et autres actifs numériques sera gérée par un bureau du Trésor nouvellement créé et non par le Fonds de stabilisation des changes qui gère les réserves de changes des États-Unis.
  5. « Establishement of the strategic bitcoin reserve », Maison-Blanche, 6 mars 2025.
  6. « Stable coins will preserve dollar dominance, Bessent says », Axios, 7 mars 2025.