Mardi 11 mars, les États-Unis et l’Ukraine sont parvenus à un accord de cessez-le-feu de 30 jours. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré que, si la Russie venait à le refuser, « alors nous saurons malheureusement quel est l’obstacle à la paix ». Depuis l’annonce, la position russe est restée pour le moins ambiguë.
- Jeudi dernier, l’envoyé de Trump Steve Witkoff s’est entretenu avec le président russe Poutine à Moscou. Trump a par la suite évoqué des discussions « très productives », malgré le fait que la Russie conserve ses demandes maximalistes pour tout arrêt des combats, y compris « le statut neutre de l’Ukraine et le refus des pays de l’OTAN de l’accepter au sein de l’Alliance ».
- Le président Zelensky a, lui, affirmé que Poutine « fait désormais tout ce qu’il peut pour saboter la diplomatie », une position soutenue par le Premier ministre britannique Starmer qui a réuni samedi dernier par visioconférence 25 alliés de l’Ukraine, et a déclaré que « Poutine ne prend pas la paix au sérieux ».
- Accusée de vouloir s’assurer de la meilleure position sur le front au moment de négocier, l’armée russe a encore progressé dans la région de Koursk et menace l’oblast ukrainien de Soumy – à la frontière avec la Russie.
De nombreux dirigeants ont déclaré que des évolutions sur la proposition de cessez-le-feu étaient attendues cette semaine. Le directeur de cabinet de Zelensky, Andriy Yermak, désormais officiellement à la tête de la délégation ukrainienne chargée des négociations, a annoncé que les discussions techniques sur le cessez-le-feu commenceraient dès cette semaine entre les États-Unis et la Russie, sans préciser cependant quels négociateurs seraient impliqués 1.
- Trump a aussi annoncé vendredi 14 mars « nous en saurons un peu plus lundi […] Je pense qu’il [Poutine] va accepter. Je le pense vraiment. Je crois que je le connais assez bien et je pense qu’il sera d’accord » 2. Une discussion téléphonique entre Trump et Poutine devrait avoir lieu dès demain, mardi 18 mars. Le président américain a déclaré que « beaucoup a été fait au cours du week-end. Nous voulons voir si nous pouvons en finir avec cette guerre » ajoutant que les discussions devraient porter sur les « terres » et les « usines de production d’énergie ».
- Les responsables militaires des pays alliés de l’Ukraine devraient également se réunir le jeudi au Royaume-Uni pour concrétiser les plans de maintien de la paix en cas de cessez-le-feu avec Moscou. Une réunion en format Ramstein devrait également avoir lieu à la fin du mois de mars ou début avril.
À Bruxelles, se tient aujourd’hui un Conseil Affaires étrangères. Selon un diplomate européen proche du dossier, la Haute représentante Kallas souhaite parvenir à un accord des 27 sur le nouveau fonds européen d’aide militaire à l’Ukraine. Initialement évalué à 20 milliards d’euros pour 2025, il pourrait avoisiner les 40 milliards selon un non-paper qui a circulé la semaine dernière.
En acceptant la proposition de cessez-le-feu formulée par les États-Unis, l’Ukraine a tenté de placer la Russie au pied du mur et de contraindre Washington à adopter une ligne plus dure vis-à-vis du Kremlin. Cependant, rien n’indique pour le moment que la Maison-Blanche serait prête à accroître la pression sur Moscou. À la suite de son voyage en Russie, Witkoff a en effet déclaré : « Poutine accepte la philosophie du président Trump » en souhaitant que la guerre prenne fin.
Sources
- Під час переговорів у Саудівській Аравії США підтвердили прагнення працювати заради досягнення справедливого та сталого миру в Україні – Андрій Єрмак, Présidence d’Ukraine, 12 mars 2025.
- President Trump is taking a hard-line stance in the war between Russia and Ukraine, YouTube, 14 mars 2025.