Le scrutin qui a lieu aujourd’hui au Groenland va renouveler les 31 sièges de l’Inatsisartut, le parlement monocaméral de l’île constitutive du royaume du Danemark. Le parti du Premier ministre Mute Egede, Inuit Ataqatigiit (« Communauté du peuple », gauche), est en tête des intentions de vote, suivi par Siumut (« En avant », centre gauche).

  • Ensemble, ces deux partis forment la coalition sortante et soutiennent l’indépendance du Groenland vis-à-vis du Danemark, mais avec une approche différente : tandis qu’Inuit Ataqatigiit prône une transition progressive, Siumut souhaiterait organiser un référendum sur la question dès la prochaine mandature. Toutefois, le parti est récemment revenu sur cette promesse. 
  • L’indépendance est au cœur du scrutin et, d’après une enquête menée en janvier, 80 % des Groenlandais y sont favorables. Toutefois, la moitié d’entre eux s’y oppose si cela devait entraîner une dégradation de leurs conditions de vie.
  • En effet, le Danemark finance un tiers du budget de l’île, dont l’économie, principalement axée sur la pêche et le tourisme, demeure fragile, malgré un secteur minier en plein essor.

Le président américain a placé le Groenland au cœur de ses projets d’expansion territoriale, affirmant que l’île était vitale pour la sécurité des États-Unis et promettant devant le Congrès la semaine dernière que « d’une manière ou d’une autre, nous l’obtiendrons ». 

  • Bien que le Groenland bénéficie d’une autonomie interne depuis 1979, la politique étrangère, la monnaie et la défense restent sous le contrôle de Copenhague et les États-Unis ont une base au nord de l’île. 
  • Selon un sondage réalisé fin janvier, 85 % des Groenlandais s’opposent à l’idée de quitter le Danemark pour rejoindre les États-Unis.

L’ouverture de nouvelles voies maritimes permise par la fonte des glaces et le potentiel des ressources du Groenland, notamment ses gisements de minéraux et de terres rares, suscitent un vif intérêt.

  • Actuellement, deux mines sont en activité sur l’île, et cinq autres sont en cours de développement. Parmi elles, la plus prometteuse est la mine de Tanbreez, située dans le sud, dont l’entrée en exploitation est prévue pour 2028.
  • Il s’agit du plus grand projet minier de ce type au monde, offrant la perspective d’un approvisionnement stable et sécurisé pour les consommateurs en Europe et en Amérique du Nord.
  • Les menaces répétées de Trump ainsi que l’intérêt d’autres puissances, notamment la Russie et la Chine, pour les ressources du pays ont conduit à l’adoption en février au parlement groenlandais d’une nouvelle loi visant à limiter le montant des contributions aux partis politiques — suite à la visite sur l’île du fils du président américain, Don Jr.

Le résultat du scrutin est attendu pour le 12 mars.