Le méga-projet immobilier de Trump de « riviera du Moyen-Orient », « Gaza Inc. », qui implique de « nettoyer » l’enclave des Palestiniens, a choqué les capitales de la région. Le sommet de la Ligue arabe qui s’ouvre aujourd’hui au Caire intervient un mois exactement après le voyage de Netanyahou à Washington, au cours duquel Trump a partagé son large accord moyen-oriental incluant la reconstruction de Gaza et la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, à la suite des accords d’Abraham.

La réunion d’aujourd’hui s’ouvre dans un contexte d’impasse du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui devait entrer dans sa deuxième étape dimanche 1er mars.

  • Or, les États-Unis, par la voix de l’envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, ont proposé d’y substituer une trêve allant jusqu’à la mi-avril, couvrant les fêtes du Ramadan et de Pessah.
  • Israël soutient la proposition, tandis que Hamas et de la plupart des États arabes, qui appellent à respecter l’accord initial de cessez-le-feu, s’y opposent. Dimanche 2 mars, Jérusalem a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

La proposition des pays arabes pour Gaza, en 3 étapes, est principalement portée par l’Égypte, la Jordanie et les États du golfe (Qatar, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis), réunis par le prince saoudien MBS à Riyad le 21 février. Face aux dégâts causés dans l’enclave par les bombardements israéliens, l’Égypte souhaiterait dans un premier temps diviser la bande de Gaza en 3 zones pour fournir les services essentiels, incluant notamment des tentes et des caravanes pour héberger les Gazaouis — sans les déplacer de la bande, comme le veut Trump — pendant une période allant jusqu’à 5 ans, le temps de reconstruire les bâtiments.

  • La reconstruction serait confiée dans un deuxième temps à une agence, composée de fonctionnaires et chargée d’utiliser les fonds internationaux que les pays arabes espèrent lever. Les Nations unies estiment que plus de 50 milliards de dollars seront nécessaires pour cet effort.
  • En matière politique, dans un troisième temps, les pays arabes soutiennent la solution à 2 États et veulent faire émerger un gouvernement palestinien sous la forme d’un comité composé de maires et chefs locaux, excluant le Hamas mais également l’Autorité palestinienne.
  • Ce nouveau gouvernement s’appuierait essentiellement sur des maires et des fonctionnaires, ainsi que des forces de police formées en Égypte.

Le président syrien Ahmed al-Charaa a été invité par le Caire au sommet de la Ligue. Il devrait rencontrer pour la première fois en bilatérale le président égyptien al-Sissi, qui reste précautionneux vis-à-vis des mouvements islamistes — dont al-Charaa, à la tête de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), est extrait.