Un jour avant que le président ukrainien ne se rende à Washington pour signer l’accord bilatéral sur les ressources naturelles du pays, c’est le Premier ministre britannique Keir Starmer qui doit rencontrer aujourd’hui, jeudi 27 février, Donald Trump à Washington pour discuter de la fin de la guerre en Ukraine, du futur de la relation transatlantique et de l’engagement américain en Europe.

Alors que Starmer devrait tenter de convaincre Trump de l’importance de l’OTAN et dissuader le président américain d’instaurer des tarifs sur les exportations du Royaume-Uni, un récent sondage YouGov indique que le retour de Trump a entraîné une reconfiguration radicale de la perception des liens transatlantiques par les Britanniques.

  • Selon le sondage, réalisé le 20 février, soit un mois après le retour du président américain à la Maison-Blanche, 48 % des Britanniques disent qu’il est plus important de soutenir l’Ukraine plutôt que de maintenir des bonnes relations avec les États-Unis (20 %).
  • L’importance de l’assistance à Kiev est la plus partagée parmi les Britanniques âgés de plus de 65 ans (59 %), tandis que les plus jeunes (18-24 ans) sont 39 % à considérer que celle-ci est plus importante que la relation bilatérale, soit moins que la moyenne.

Starmer est, aux côtés d’Emmanuel Macron, l’un des dirigeants européens les plus impliqués dans le soutien à l’Ukraine et a été l’un des premiers à affirmer publiquement qu’il était prêt à envoyer des troupes britanniques dans le pays afin de garantir le respect d’un futur accord de cessez-le-feu. La visite du président français en début de semaine, organisée en quelques jours seulement, a indiqué que le président américain souhaite que les Européens s’engagent à offrir des garanties de sécurité à l’Ukraine — ce que Washington a jusqu’à présent refusé.

Si les Européens considèrent toujours la Russie comme l’une des principales menaces pour leur sécurité, Trump a opéré un rapprochement radical avec le Kremlin depuis son retour au pouvoir.

  • Plus d’un cinquième (21 %) des électeurs républicains déclarent désormais avoir une « opinion favorable » de la Russie, contre 8 % il y a un an.
  • Lundi 24 février, les États-Unis de Donald Trump étaient l’un des 18 pays ayant voté contre une résolution aux Nations unies appelant à une désescalade, à une cessation rapide des hostilités et à une résolution pacifique de la guerre contre l’Ukraine.
  • Trump affirme désormais que l’Ukraine est responsable de l’invasion russe, et plusieurs membres de son administration, notamment le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, refusent de qualifier la Russie d’agresseur.
  • Lors de son audition de confirmation hier au Sénat, le secrétaire adjoint du Pentagone nommé par Trump, Stephen Feinberg, a refusé d’admettre que l’armée russse avait envahi l’Ukraine.

Au cours de sa visite, Starmer devrait également présenter à Trump sa décision de porter les défenses de défense du Royaume-Uni de 2,3 à 2,5 % du PIB d’ici 2027 comme un pas vers le président américain, qui insiste fréquemment sur la nécessité pour les Européens de contribuer plus au « partage du fardeau » au sein de l’OTAN. Le Premier ministre britannique devrait aussi jouer sur la balance commerciale négative de Londres avec Washington — l’un des rares pays européens à importer plus de biens qu’il n’en exporte vers les États-Unis — afin d’éviter la menace d’imposition de tarifs douaniers. Le président américain a annoncé hier, 26 février, l’adoption de tarifs prochain de 25 % sur l’Union européenne.