Le Sommet pour l’action sur l’IA s’ouvre aujourd’hui à Paris avec la journée des dirigeants d’entreprise, réunissant plus de 1 000 chefs d’entreprise et entrepreneurs. Les discussions porteront sur l’intelligence artificielle et son impact sur l’avenir du travail, la création et l’information ainsi que son rôle dans l’intérêt général et la protection des démocraties. L’événement se clôturera demain, mardi 11 février, avec la journée des représentants gouvernementaux, réunissant des délégations d’une centaine de pays pour une séance plénière.

  • De nombreux dirigeants ont confirmé leur présence au sommet, dont le vice-président américain J.D. Vance, le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, Justin Trudeau, Narendra Modi, Olaf Scholz et Ursula von der Leyen (accompagnée des vice-présidents exécutifs Virkkunen et Séjourné).
  • Vance devrait saisir l’opportunité de s’adresser à une large audience européenne pour critiquer la direction prise par l’Union en matière de régulation des plateformes et de l’IA, qui selon lui sont discriminatoires vis-à-vis des entreprises américaines.
  • La semaine dernière, le vice-président américain a déclaré dans un entretien au média de l’alt-right américaine Breitbart  : « Je vais également parler du fait que les valeurs européennes, les valeurs occidentales, incluent des choses comme la liberté d’expression et le respect des voix dissidentes, et, malheureusement, vous avez vu en Europe une tendance vraiment significative, et je pense, franchement, une tendance néfaste à la censure » 1.
  • Sam Altman, le président-directeur général d’OpenAI, devrait quant à lui insister lors de ses échanges avec les dirigeants européens sur l’importance de ne pas se concentrer uniquement sur les risques liés à l’IA, mais aussi sur les perspectives de croissance et les opportunités.
  • Il devrait aussi plaider en faveur du leadership américain dans ce domaine afin d’éviter qu’une IA dominée par la Chine ne prenne le dessus. 
  • À l’université technique de Berlin, il a évoqué vendredi 7 février la possibilité d’un Stargate européen, soulignant que la réglementation en place compliquerait les levées de fonds nécessaires.
  • Il a déclaré : « Nous voulons pouvoir déployer nos produits en Europe aussi rapidement que nous le faisons dans le reste du monde ».

En accueillant un sommet international sur l’IA, Emmanuel Macron cherche à placer la France dans la course à l’innovation et au développement de l’intelligence artificielle, aux côtés des États-Unis et de la Chine. À cet effet, le président français a annoncé hier des investissements en France de « 109 milliards d’euros dans les prochaines années ». Ursula von der Leyen pourrait quant à elle dévoiler des fonds supplémentaires au niveau européen.

  • Le co-fondateur de la licorne française Mistral AI, Arthur Mensch, représentera ainsi le secteur français lors des « démonstrations de clôture » qui marqueront la fin du Sommet mardi 11 aux côtés du PDG de Kyutai Patrick Perez, Sundar Pichai de Google et du président de Stellantis John Elkann.
  • La semaine dernière, en amont du Sommet, Mistral AI a sorti une application mobile, appelée « Le Chat », dont la vitesse de réponse est 10 fois plus rapide que les concurrents américains Claude et ChatGPT pour les « requêtes flash » 2.
  • Lundi 10, Mistral AI a annoncé un partenariat avec la start-up Helsing (Allemagne, France, Royaume-Uni) qui vise notamment à « révolutionner le secteur de la défense ».
Sources
  1. Nick Gilbertson et Matthew Boyle, « Exclusive — JD Vance : Trump Recognizes He Can ‘Just Do Things’ as President », Breitbart, 5 février 2025.
  2. Publication sur X de Mistral AI, 6 février 2025.